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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

jeudi 31 décembre 2009

FONCTIONNEMENT DES SERVICES DE L’INTENDANCE

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Exécution de l’ordre N° 228/3 du 2 janvier 1916 du Général Nollet, Commandant la 66e Division.

RAPPORT SUR LE FONCTIONNEMENT DES SERVICES DE L’INTENDANCE PENDANT LA PÉRIODE DES OPÉRATIONS AU HARTMANNSWILLERKOPF EN DÉCEMBRE 1915.

SOMMAIRE.

A – PÉRIODE PRÉPARATOIRE.
a) Mise en parfait état des 7 dépôts de vivres crées par ordre du Général Commandant la VIIe Armée.

b) Aménagement de la baraque d’Intendance de Turenne afin de prévoir la possibilité de ravitaillements importants par convois.

c) Utilisation complète du câble de Breitfirst encore inachevé, afin de réduire presque entièrement le service des convois d’Intendance allant de Kruth à Hahnenbrunnen.

B – PÉRIODE D’OPÉRATIONS.
a) Renforcement du centre de distribution de Willer. Construction de deux baraques.

b) Modification du ravitaillement en viande fraîche de la Division.

c) Augmentation des stocks de vivres à Kruth et Wesserling afin d’avoir un minimum de deux jours de tous vivres d’avance.

d) Mesures prises pour faciliter l’habillement et le campement des troupes divisionnaires.

e) Dispositions permettant d’assurer la distribution rapide des colis postaux gratuits et des suppléments du 1er janvier.

f) Utilisation maximum des convois divisionnaires pour aider les transports de munitions d’artillerie et de matériel de Génie.

C – OBSERVATIONS ET DESIDERATA.

DÉVELOPPEMENT.

A – PÉRIODE PRÉPARATOIRE.
a) Mise en parfait état des 7 dépôts de vivres crées par ordre du Général Commandant la VIIe Armée.
Ces dépôts comprennent un total de 80 000 rations de vivres de réserve (pain de guerre, viande de conserve, sucre, sel, café en tablettes, eau de vie, riz et potage salé ont été intégralement complétées comme suit :

Mittlach 15 000 rations
Sondernach 5 000 rations
Breitfirst 30 000 rations
Camp Brun 5 000 rations
Niederlauchen 5 000 rations
Haag 10 000 rations
Turenne 10 000 rations

b) Aménagement de la baraque d’Intendance de Turenne afin de prévoir la possibilité de ravitaillements importants par convois.

La baraque d’Intendance de Turenne renfermait 10 000 rations de vivres de réserve. Prévoyant qu’il pourrait y avoir intérêt à l’utiliser pour assurer sur place certains ravitaillements par convois ; Monsieur le Capitaine Lécuyer a bien voulu, sur la demande de l’Intendant Divisionnaire, faire aménager un petit quai de distribution, élargir la plateforme de la route et réserver un local pour le logement éventuel du personnel nécessaire aux distributions. Tous les aménagements n’ont été que partiellement utilisés.
4 000 rations de vivres de réserve ont été consommées au cours des opérations et immédiatement remplacées.

c) Utilisation complète du câble de Breitfirst encore inachevé, afin de réduire le service des convois d’Intendance allant de Kruth à Hahnenbrunnen.

Au début de décembre 1915, la câble Holtzplatz Breitfirst ne possédait encore ni baraquement ni abri. Son fonctionnement était peu régulier et il paraissait malaisé de lui confier la montée des 400 quintaux de denrées variées et encombrantes nécessaires au ravitaillement quotidien des centres de Mittlach et Hahnenbrunnen. Malgré la rigueur extrême de la température et les grosses difficultés de transport des denrées entre la gare de Breitfirst et le centre d’ Hahnenbrunnen, L’Intendant Divisionnaire a exigé et obtenu un fonctionnement satisfaisant de ce service. Il en est résulté des disponibilités importantes dans les équipages des C.V.A.D. 66 et C.V.A.X. 71. Il est seulement demeuré indispensable de monter parfois par la route avec quelques charrettes à bœufs, une partie des marchandises volumineuses et peu denses, telles la paille et le foin.

Le problème de la montée du pain a été presque entièrement résolu, mais le dispositif des bennes se prête encore mal à son transport.

L’achèvement des baraques d’Holtzplatz et des voies Decauville les desservant, prévu pour le 5 janvier 1916, permettra la réception directe des camions de ravitaillement. On réalisera ainsi une nouvelle économie d’équipages et de convois.

B – PÉRIODE D’OPÉRATIONS.
a) Renforcement du centre de distribution de Willer ; construction de baraques.

Le centre de Willer a eu à desservir pendant les opérations une moyenne de 27 000 rationnaires hommes et chevaux. On n’y disposait primitivement que d’un hall de la gare de marchandises et d’une salle d’attente de la gare de voyageurs. En vue de limiter les risques d’un bombardement, il a été jugé convenable de disposer à Willer d’un jour entier de tous vivres devant être distribué le plus rapidement possible aux corps, le matin entre 7 heures et 10 heures : les camions de ravitaillement devant apporter les vivres destinés à la distribution du lendemain dans le courant de l’après midi.

Un officier d’administration a reçu l’ordre de demeurer en permanence à Willer pour assurer la régularité des services de l’Intendance. Le personnel mis à sa disposition a été augmenté. Pour loger les vivres (surtout le pain) le foin et la paille, il a été nécessaire de trouver de nouveaux locaux : la chose étant indispensable à Willer, l’Intendant Divisionnaire s’est fait céder deux baraques démontables par le service du Génie. Faisant venir une équipe de boulangers et soldats du train de la boulangerie de Goldbach, il a assuré le montage et l’installation rapide de l’une de ces baraques dans la cour de la gare et de l’autre dans une dépendance de l’usine Koecklin, à l’entrée de Willer.

b) Modification du ravitaillement en viande fraîche de la Division. Pendant les opérations, les effectifs à ravitailler se sont progressivement élevés à 67 300 hommes. L’Intendance de la Division ne disposant que d’un parc à bétail de Division, il est devenu très malaisé d’assurer la régularité des distributions de viande. Le Sous Intendant Divisionnaire y est cependant parvenu en faisant forcer au maximum le travail des équipes de bouchers, en obtenant de l’Intendance de l’Armée un renfort de 8 bouchers et en faisant élever au plus haut chiffre possible le ravitaillement en viande frigorifiée (150 quintaux par jour). Les autobus R.V.F. ont pu assurer quotidiennement les distributions au centre de Willer (usine Koecklin).

c) Augmentation des stocks de vivres à Kruth et Wesserling afin d’avoir un minimum de deux jours de vivres d’avance.
Cette augmentation, d’ailleurs réglementaire, était difficultueuse parce qu’elle nécessitait des locaux considérables correspondant au chiffre de rationnaires. Il a été possible d’y pourvoir en utilisant de nouveaux hangars de l’usine Gros Roman à Wesserling.

d) Mesures prises pour faciliter l’habillement et le campement des troupes divisionnaires. L’organisation des services de l’habillement et du campement a été particulièrement délicate, étant donné d’une part les besoins impérieux des corps de troupe éloignés de tout centre d’approvisionnement, et, d’autre part, les disponibilités forcément limitées des services de l’arrière.
L’Intendance Divisionnaire a pu obtenir d’excellents résultats en faisant expédier sur le centre de Wesserling des envois globaux d’effets dont elle a ensuite fait fixer la répartition par le commandement, entre les diverses formations. Cette fixation a non seulement tenu compte des effectifs mais aussi de l’urgence des besoins à satisfaire. Elle n’a concerné que les effets suivants : chemises, caleçons, chaussettes, gants, passemontagnes, cache-nez, jersey, chaussons à neige, couvertures, chapes, bottes de tranchée et ceintures de flanelle.
Il serait à souhaiter que les effets d’habillement les plus indispensables : capotes, vareuses, pantalons et chaussures puissent être distribués par la même méthode simple permettant de parer à des besoins parfois extrêmement urgents.

Tout le service d’habillement et campement a été organisé à Wesserling dans un grand local où se déchargent les camions automobiles arrivant à toute heure de Bussang. Après décompte et classement minutieux, les corps peuvent prendre livraison à leur convenance des effets qui leur sont attribués.

Lors du bombardement de Wesserling du 28 décembre 1915, un obus a démoli une partie de la toiture du dit local. Grâce à de rapides mesures de sauvegarde, il n’en est résulté que d’insignifiantes pertes d’effets.

e) Dispositions permettant d’assurer la distribution rapide des colis postaux gratuits et des suppléments du 1er janvier.
Ayant à desservir un nombre considérable d’unités, il était nécessaire de prévoir des mesures spéciales pour être certain d’assurer très rapidement la répartition des suppléments du 1er janvier. Mr. L’officier d’administration Samaruc, gestionnaire du groupe d’exploitation de la Division, a été chargé de ce service temporaire organisé dans un grand hangar du village de Fellering. La réception et la répartition de tous les colis a été parfaite et a satisfait tout le monde.

f) Utilisation maximum des convois divisionnaires C.V.A.D. 66 et C.V.A.X. 71 pour aider les transports de munitions d’artillerie et de matériel de guerre. La mise en place d’un câble Holtzplatz – Breitfirst ayant libéré la plus grande partie des équipages des convois C.V.A.D. 66 et C.V.A.X. 71, il a été possible d’accéder aux demandes de l’artillerie et du Génie Divisionnaire demandant un renfort de voiture pour le transport du matériel et des munitions.. quotidiennement ces deux convois ont pu transporter 100 à 200 quintaux de munitions, un jour même ils en ont transporté 300 quintaux.

C.- OBSERVATIONS ET DESIDERATA.
Vivres, pain et petites vivres : néant.
Vivres viande néant.
Habillement et campement : Une réserve d’effets d’habillement 1ère et 2e portion devrait être constituée en vue de chaque opération de guerre. La généralisation du système des envois globaux, à répartir par la Division comme il a été exposé plus haut, est demandée avec insistance eu égard aux bons résultats constatés. Ces envois globaux devraient comprendre des brodequins, capotes, vareuses, pantalons.

PERSONNEL. Un renfort de personnel à prélever sur la réserve du C.O.A. d’armée devrait être mis à la disposition du Sous Intendant Divisionnaire pendant toute la durée des opérations.

CONCLUSIONS

Le Service de l’Intendance a pu faire face à tous les besoins des troupes et a fonctionné d’une façon régulière malgré l’accroissement des effectifs, le très mauvais temps et la gène causée par le tir de l’artillerie ennemie sur les centres et les routes de ravitaillement. Il a pu en outre aider constamment le service des transports de munition d’artillerie au moyen des convois divisionnaires et des trains des boulangeries de campagne qui ont ravitaillé directement en obus les batteries engagées pendant l’action.

Le Sous Intendant Divisionnaire croit devoir signaler l’excellent esprit, le travail intensif et le dévouement dont ont fait preuve les hommes des convois C.V.A.D. 66 et C.V.A.X. 71, ainsi que ceux du train de la boulangerie de Goldbach.

Il signale également l’effort considérable de nuit et de jour fourni par les officiers d’administration et les C.O.A. des centres de ravitaillement de Wesserling et de Willer.

Signé illisible


Source : SHD cote 24 N 1632
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Un ouvrage sur 14-18

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Décidément, les éditions Lac et Lande réservent des surprises presque mensuelles, puisqu'après le recueil de nouvelles d'Emilie Rancès, elles publient « Chant de bataille » de Geneviève Panaqui Gélibert.

La suite sur Sud-Ouest
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une « grenade » de 14-18 découverte dans le jardin

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Une grenade à fusil, dite « pigeon allemand » datant de la guerre 1914-1918 a été découverte dans le jardin…

La suite sur Ouest-France
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11 novembre 1918 (91)

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86e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 juillet 1914

87e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 20 février 1916

6e Bataillon
11 Novembre 1918 – Signature de l’Armistice
Le Chef de Btn porte à la connaissance des Cies l’ordre du Btn n° 31 :
« Aux Officiers, S/Officiers, Caporaux et Soldats du 6e Btn du 87e R.I.T.
Mes Chers Camarades, Une grande nouvelle fait de ce jour le jour historique et glorieux attendu depuis quarante-huit ans.
L’Allemagne vaincue accepte toutes les conditions imposées par la France et les Alliés. L’Armistice est signé.
Vous avez bien mérité de la Patrie ! Le cœur étreint par une poignante émotion, je jette le cri qui est déjà sur vos lèvres ferventes :
« Vive la France éternelle !… »

88e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918

89e R.I.T.
11 Novembre – Ordre n° 10964 D du G.Q.G 29 8bre 1918
Médaille Militaire : Bouchet Pierre sergent 5e Cie du 89e R.I.T.

90e R.I.T.
11 Novembre 1918 – Signature de l’Armistice avec l’Allemagne
Cessation des hostilités à 11 heures
Repos sur les divers chantiers


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mercredi 30 décembre 2009

La mobilisation

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Gravure sur bois de Malcouronne

Source : La guerre racontée par les Généraux
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Rapport du Lieutt Colonel Sohier

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Le 30 décembre 1915
7e Armée
41e Division
82e Brigade
23e Rgt. D’Infanterie

Rapport du Lieutt Colonel Sohier Cdt le 23e Rgt. D’Infanterie sur les conditions dans lesquelles ont été exécutés les travaux par ce Rgt depuis son affectation au secteur du Rehfelsen.

J’ai l’honneur de vous accuser réception de l’Ordre du Général cdt la 66e Division en date du 29 décembre, et de vous demander de vouloir bien me permettre d’attirer respectueusement votre attention sur le paragraphe I ainsi conçu :
" Les renseignements qui me sont fournis indiquent que dans le secteur du 23e Rgt, les travaux n’ont pas été poussés avec toute l’activité désirable. Cette situation rentre certainement en ligne de compte pour une large part dans les événements survenus hier dans l’après-midi".

Je crois de mon devoir de vous demander de vouloir bien éclairer le commandement sur les conditions dans lesquelles les unités de mon régiment ont pris possession de ce secteur, et la situation dans laquelle elles se trouvent depuis qu’elles sont en ligne.

Je tiens par ce compte-rendu, et en ma qualité de Chef de Corps, à bien montrer au commandement que le 23e ne peut être suspecté ni d’inertie, ni d’une coupable passivité.

Avant de recevoir l’ordre de relever les Bataillons Dussauge (15e Btn de Chasseurs) et Gardelle (1e Btn du 23e) les Bataillons Cret et Bonnotte avaient eu à fournir un effort peu apparent, mais qui avait demandé aux hommes une dépense d’énergie considérable.

Dans la nuit du 22 au 23 et le 23 au matin, ces deux Bataillons ont exécuté des mouvements sous une pluie battante et sous un violent tir d’artillerie ennemie qui leur causa des pertes élevées.

Après une journée entière passée au sommet de l’HWK ils n’exécutèrent pas l’attaque prévue en vue de laquelle ils avaient été massés sur ce sommet. Il ne purent prendre qu’un repos très réduit, non seulement à cause de la longueur du trajet à effectuer de nuit dans des boyaux encombrés et en partie démolis par le tir de l’artillerie ennemie, mais encore, pour le 2e Bataillon, à cause d’un séjour dans des abris insuffisants et où les hommes ne pouvaient même pas s’allonger.

Dans la nuit du 25 au 26, ces deux Bataillons relevèrent ainsi qu’il est dit plus haut.

La succession n’était pas brillante, car la nouvelle 1ère ligne n’avait pu qu’être ébauchée par les prédécesseurs dans un terrain rocheux. Aucun abri pour les hommes dont les habits n’avaient pu sécher depuis trois jours.

Ils continuèrent les travaux commencés et les améliorèrent aussi rapidement que possible. De jour, aucun mouvement n’était faisable ; il fallait rester accroupi derrière un parapet insuffisant sous peine d’être inutilement mis hors de combat. Le travail n’était possible que de nuit.

Le ravitaillement, organisé avec toutes les ressources dont je disposais, se faisait néanmoins dans de mauvaises conditions à cause de l’éloignement forcé des cuisines (situées à Duvernet). Les vivres arrivaient froids (une fois par nuit) et ne pouvaient réchauffer des hommes mouillés et transis, malgré l’usage de l’alcool solidifié que malheureusement le corps n’a pu toucher dès le 1er jour.

Les 2e et 3e Bataillons eurent en outre à subir des bombardements nombreux et très violents qui occasionnèrent des pertes élevées. Le 2e Btn, dont la 5e Cie était en ligne depuis le 22 à midi, vit fondre ses effectifs par le bombardement du 29. Les 6e, 7e et 8e Cies, depuis leur relève, avaient des pertes journalières élevées provenant du tir des mitrailleuses allemandes du Rehfelsen, de nombreuses grenades à fusil lancées de la croupe N.E. du ravin sans nom et de torpilles lancées de la ligne de crête Rocher Hellé - Rocher Wickle.

Dans ces circonstances exceptionnellement défavorables, les Btn Cret et Bonnotte résistèrent à de nombreuses tentatives de l’ennemi et améliorèrent les travaux de défense, utilisant ainsi les quelques moments de répit qui leur était laissés. Les 8e et 9e Cies ont eu en effet à repousser en 24 heures jusqu’à 7 contre-attaques.

Je conçois à la rigueur que le travail effectué ait pu sembler insuffisant. Il est en effet assez difficile de se rendre compte du temps que demande le transport des matériaux et de la difficulté éprouvée à creuser des tranchées dans un sol aussi rocailleux.

Je suis intimement persuadé que l’effort fourni par le 23e a été aussi considérable que possible, les gradés et les hommes ne pouvaient faire d’avantage, leur état physique actuel le prouve suffisamment.

Bien que ces deux Bataillons aient subi des pertes élevées et que de nombreux officiers aient été mis hors de combat, le moral reste très élevé, comme il l’a toujours été au 23e. aucune défaillance, aucun murmure. Les hommes sont à bout de forces, mais gardent et garderont toujours l’esprit de sacrifice et de discipline qui sont l’honneur du Régiment.

Signé Sohier
Vu et transmis

Le 23e Régt a fait ses preuves ; l’esprit y est excellent. Les observations présentées ci-dessus sont justes. Comme je l’ai dit dans la transmission du rapport de M. le Colonel Sohier relatif à la journée du 28, j’estime que la position occupée entre le Rocher Hellé et le Rehfelsen ne pouvaient être maintenue forte qu’à la suite de travaux considérables, soutenus pendant de longs jours. Or, le 23e Régt n’a pu, entre le 24 et le 28, disposer que de nuits de travail très écourtées par la lune, le clair de lune exposant les travailleurs aux coupoles de mitrailleuses, ceux-ci étaient tenus à mille précautions, sous peine d’être mis hors de combat.
Le 28, l’organisation de la position n’était forcément qu’ébauchée. Cependant la position était défendable avec le soutien de l’artillerie.

Signé Passaga
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Source : SHD Annexes JMO du 23e RI cote 26 N 598

Une plaque commémorative de 14-18 retrouvée à la déchetterie de Lillers

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Découverte peu banale à la déchetterie de Lillers. Alors qu'un couple de Norrent-Fontes vient y déposer des ordures, il trouve dans l'un des bacs une plaque commémorative de la Première Guerre mondiale. ...

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11 novembre 1918 (90)

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81e R.I.T.
11 Novembre – La nouvelle de la signature de l’Armistice est transmise au Régiment par la 178 B.I.T. à 16 h 15. Le soir à 20 h un concert est organisé avec les soldats musiciens du 81e R.I.T cantonnés à Neuville sur Orne et le groupe musical du Groupement Automobile 17 devant la mairie de Neuville sur Orne où des manifestations patriotiques entre soldats français et américains se produisent. La Marseillaise suivie de l’hymne Américain sont joués.
S/ l’ordre de l’armée, les 1re et 3e Cies cantonnées à Verdun fournissent des détachements d’une moyenne de 25 hommes :
1re Cie à l’ambulance Bevault, Génicourt, Troyon, Courouvres, Fleury sur Aire.
La 3e Cie à Vadelaincourt, Gusucelle ? , Rampont, Augeville, Florent. Les pionniers sont répartis entre Varenne et Esnes.
Ces différents détachements sont mis à la disposition du service de santé et de l’intendance. Les P.C. des 1re et 3e Cies resteront à Verdun.

82e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 3 janvier 1918

83e R.I.T.
Du 5 novembre au 12 novembre 1918, il n’y a rien de noté

84e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 30 juin 1918

85e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 8 septembre 1914


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mardi 29 décembre 2009

Les Rosiers sur Loire

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Entrepreneur Warnier-Humeau


Soldat debout, blessé, appuyé à un tronc d'arbre, tenant son fusil de la main droite
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Le 243e Régiment d'infanterie en Champagne

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Offensive de Champagne - 1915

Le 29 septembre, le 243e R. I. embarque en chemin de fer à Hargicourt, à destination de Châlons-sur-Marne ; il cantonne à l'Epine. Le 2 octobre, il se porte dans les bois situés à 5 kilomètres environ au N.-E. de Suippes. Le lendemain, le régiment s'installe dans des tranchées à l'Est de Souain.

Le 6, le régiment réserve de division, occupe les tranchées de l'ouvrage de Wagram, à 1.500 mètres au Nord de Souain, il est bientôt remis à la disposition de la 101e Brigade. Vers 11 heures, le 6e bataillon du 243e R. I, débouche de l'ouvrage de Wagram et se porte derrière le 233e, à 3 kilomètres environ au Nord de Souain, à l'Est de la route Souain-Sommepy.

Le 5e bataillon se place derrière le précédent, les 17e et 18e et 20e compagnies à l'Est de la route, la 19e compagnie à l'Ouest. La route Souain-Sommepy et les tranchées occupées par le régiment, sont violemment bombardées par l'artillerie lourde allemande, qui nous cause des pertes sévères en officiers et hommes de troupe.

Le Sous-lieutenant Clety est mortellement blessé par éclat d'obus ; le Commandant Lequeux, légèrement blessé par balle, conserve son commandement ; le Lieutenant Pélissier est également blessé ; le Capitaine De Toytot, adjoint au Lieutenant-colonel, le Capitaine Ruguet et le Sous-lieutenant Bourlard, de la 21e compagnie ; le Lieutenant Gibert, de la 20e compagnie ; le Sous-lieutenant Giraud, de la 23e compagnie, sont tués par obus.

Les compagnies quittent successivement, le 9 octobre, leurs emplacements pour rejoindre l'ouvrage Wagram. Le 11, le 243e R. I. relève les 132e et 310e R.I. dans les bois situés à l'Est de la ferme Navarin, face à Somme-Py ; au cours de la reconnaissance de cette nouvelle position, le Capitaine De Susini est tué d'une halle à la tète.

Le 243e R. I. est relevé le 14, il va bivouaquer dans les bois, à 2 kilomètres S.-E. de Saint-Etienne-au-Temple ; il embarque en chemin de fer le 16, à destination de Verdun, il cantonne à Jardin-Fontaine, puis à Lemmes, où le Général Dubail passe l'inspection des troupes. Le régiment est remis à l'instruction et se rend le, 27, à Erize-la-Brûlée et Rumont.


Source : Historique anonyme. Nancy, Berger-Levrault
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Le retour en grâce d'un poilu

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AYDIUS. Après des années de combat, le nom du soldat Lasplacettes figurera sur le monument aux morts de la commune

La suite sur Sud-Ouest
http://www.sudouest.com/bearn/actualite/article/819638/mil/5535959.html
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11 novembre 1918 (89)

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76e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 21 janvier 1918

77e R.I.T.
Il n'existe pas de journal des marches

78e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 27 août 1918

79e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1916

80e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1917


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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lundi 28 décembre 2009

Le 43e Régiment d'infanterie en Champagne, de décembre 1914 à mars 1915


la guerre de tranchées à la ferme de Beauséjour

Le 29 décembre, le 43e relève le 22e Régiment d'infanterie coloniale en avant de la ferme Beauséjour. Calmes et confiants, les hommes se rendent dans ce secteur, cheminant dans la boue glacée des boyaux, sans chercher à savoir ce que sera demain, ils ignorent les luttes épiques dont ils vont être les héros. Ils ne savent pas que bientôt ils vont magnifier une terre ingrate et auréoler un nom jusqu'alors ignoré : "Beauséjour" !
Pour les survivants du 43e, c'est le titre glorieux d'un chapitre éternel où s'inscrivent les plus belles vertus guerrières : "Beauséjour" ! C'est de l'héroïsme et c'est de la souffrance, c'est le nom d'une immortelle bataille qui pendant trois mois se déroula avec une opiniâtre ténacité, malgré le froid, malgré les privations, malgré la maladie ; c'est aussi le déploiement d'une bravoure particulièrement intrépide et persévérante qui lutta contre les puissances coalisées de l'homme et de la nature. Avec un courage merveilleux, les hommes, malgré leurs misères, supportèrent stoïquement l'hiver dans des tranchées toujours boueuses, où gisaient des cadavres. Ils vécurent sans abri, sans feu, et presque sans nourriture, attaquant sans relâche avec une énergie et un entrain admirables. Ils surent mourir en héros, souffrir sans se plaindre. Dans la multitude des souvenirs glorieux dont le 43e s'enorgueillit, Beauséjour demeurera le plus flamboyant, et toujours ce nom secouera d'un frisson l'âme des poilus qui s'y battirent !

Vingt-quatre heures après son arrivée en ligne, la 12e compagnie enlève une tranchée, allemande, et trois jours plus tard, la 2e compagnie inaugure par un assaut coûteux, une série de combats ininterrompus pendant deux mois pour la possession d'un ouvrage blindé appelé Le Fortin. Pris et repris sans cesse, ce Fortin fut le témoin des plus brillants faits d'armes, des plus valeureux exploits. Enlevé le 9 janvier par le 127e RI, il est occupé le soir même par la 6e compagnie du 43e. Le lendemain à 16 heures, le Fortin saute avec sa garnison et l'ennemi en occupe l'emplacement. C'est pour la conquête de cet emplacement et de tout le système défensif qui s'y rattache que les combats se poursuivront désormais.
Le 11, la 3e compagnie réussit à se porter en un point avancé du dispositif ennemi et à s'y maintenir. Malgré ses efforts, elle ne peut se rendre maîtresse de l'ensemble de la position dont la plus grande partie reste aux mains de l'adversaire. Avant d'entreprendre la conquête générale de l'ouvrage, des travaux d'approche sont ordonnés : il s'agit de creuser une parallèle à distance d'assaut de la position ennemie. Cette oeuvre est poursuivie activement malgré un bombardement incessant et meurtrier et le 16 février, le travail étant achevé, les 2e et 3e bataillons attaquent à 10 heures et s'emparent de quelques tranchées. Ils en sont chassés à 15 h 30 par une puissante contre-attaque allemande. Une nouvelle tentative reçoit le lendemain un sort pareil : Succès à 9 h 35... échec à 11 heures. Le 19, la 3e compagnie réussit un coup de main sur le Fortin qu'elle nettoie minutieusement avant de rentrer dans nos lignes. Désireux d'en finir avec cette résistance qui nuit à la progression générale, le commandement fait intervenir des troupes coloniales qui n'obtiennent que des avantages momentanés. Et c'est enfin au 3e bataillon que revient l'honneur d'avoir enlevé le 2 mars, et conservé ensuite cette position si âprement disputée.
Cet obstacle enfin réduit, le régiment porte ses efforts en d'autres points, mais partout la lutte présente le même caractère d'acharnement ; partout les combats sont longs et meurtriers. Malgré les plus grands sacrifices, la progression demeure insensible : chaque élément de tranchée, chaque boqueteau, chaque motte de terre passe indéfiniment de mains en mains, l'attaque fait surgir immédiatement la contre-attaque. Sur cette terre désolée de Champagne, sur ce sol raviné, bouleversé, en ce désert de craie où croupit une boue liquide et blanche, deux puissances de mort s'entrechoquent, se heurtent avec une violence inouïe et s'épuisent en vain...

Les 13 et 14 mars, le régiment est relevé de cet absorbant secteur, après avoir subi un échec, le 3 mars, dans l'attaque du Bois Oblique, et après avoir arrêté, le 4, une vigoureuse poussée allemande.


Source : Historique anonyme. Paris, Berger-Levrault

11 novembre 1918 (88)

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71e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 6 mai 1916

72e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 1er août 1918

73e R.I.T.
Du 11 novembre au 14 novembre 1918, il n’y a rien de noté

74e R.I.T.
Journée du 11 novembre – Le 1er Bataillon est stationné :
Etat-Major : Laon
1re Cie : Toulis-Attencourt
2e Cie : Granlup
3e Cie : Crépy en Laonnois
C.M.1 : Voyennes

75e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 10 mars 1918


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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dimanche 27 décembre 2009

Dinant

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Gravure sur bois de Gasperini


Source : La guerre racontée par les Généraux
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La visite chez Barrès

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La Grande Guerre n’a pas eu lieu. 10 millions ne sont pas morts. 20 millions n’ont pas porté, leur vie durant, les séquelles des combats. Verdun et ses alentours ont continué à offrir leurs paisibles pâtures aux bêtes, et ce qui fit le plus mal, en août 1914, fut la piqûre des taons qui ennuient les chauds dimanches le long des berges de la Marne.

La suite
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11 novembre 1918 (87)

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66e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 25 juin 1918

67e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 20 novembre 1917

68e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1917

69e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 25 août 1918

1er Bataillon de pionniers
11 Novembre – Les 2e et 3e Cies quittent Eteignères pour Rocroi, à 11 heures, l’armistice est signé, ordre est donné de retourner à Eteignères, la 121e Division ayant accompli sa mission doit venir au repos, dans la région de Laon, elle est relevée par une Division italienne.

2e Bataillon de pionniers
11 Novembre – 8e étape
Cantonnement à Leschelles

70e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 14 août 1918


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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samedi 26 décembre 2009

Jodoigne

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Gravure sur bois de Gasperini

Source : La guerre racontée par les Généraux
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le palais du Kaiser ressuscité

Au centre de Berlin, la reconstruction du château de Guillaume II va parfaire la réunification de la capitale et lui rendre sa cohérence architecturale. Pour éviter toute glorification du passé prussien, un musée des arts premiers y sera installé. C'est un signe du dynamisme culturel d'une Allemagne qui aspire à un rayonnement universel.

La suite sur le Figaro
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11 novembre 1918 (86)

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61e R.I.T.

2e Bataillon
11 Novembre 1918 – M le Lieutt Millièras remplira les fonctions d’Officier des détails en remplacement du Lieutt Casabianca remis à la disposition du réseau Etat (parti le 1/11/18)

3e bataillon (détaché)
11 Nov – E.M. du Baton quitte Noyon pour Chauny

62e R.I.T.

3e Bataillon
11 Novembre 1918 – Sans changement

63e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1916

64e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1918

1er Bataillon de pionniers
11 Novembre 1918 – Le Chef de Baton Boittelle partant en permission exceptionnelle, le Capitaine Duché de Bricourt prend le commandement du Baton à la date du 11.
Le 1er Baton en entier quitte Charmes (Aisne) à 8 h 15 et vient cantonner à Baboeuf (Oise) ou il arrive à 16 h 30.

4e Bataillon de pionniers
11 Novembre 1918 – L’E.M. du Baton, les 17e et 18e Cies quittent St-Michel pour aller cantonner au groupe de maisons situés à 3 km à l’est de St-Michel, dénommé « Forge de Sailly ». Travaux : Entretien de la route de la Ferme Sailly à Cendron.
La 16e Cie : sans changement
ARMISTICE.-(Copie du message téléphoné) 11 Nov 13 h 30 Etat-major 8e C.A. à Etat-majorPriou G.Q.G. téléphone sous le n° 15367 « Armistice signé ce matin à cinq heures, hostilités cessent à 11 heures. On pavoisera dans toute la zone des Armées. »

65e R.I.T.
J.M.O. manquant


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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vendredi 25 décembre 2009

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Joyeux Noël






















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La Tête des Faux

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Il y a 95 ans hier soir que la Tête des Faux subissait la contre-attaque allemande.
Voici un résumé de la prise de cette position le 2 décembre 1914 et de l’attaque du 24 décembre 1914


28 BCA
2 décembre 1914, la prise de la Tête des Faux

Le 27 novembre au soir, les 1ere et 5e compagnies ainsi que la section de mitrailleuses sont détachées du bataillon et forment avec trois compagnies du 30e bataillon de chasseurs, un détachement qui, sous les ordres du capitaine REGNAULT, de la 1ere compagnie du 28e doit attaquer la ‘Tête des Faux’.

Ce piton formé, d’éboulis de rochers, boisé de petits sapins épais et rabougris, de genévriers et de hautes fougères, constituait un merveilleux observatoire, au centre d’un immense cirque formé, du nord au sud par le Bressoir, le col des Bagenelles, le Rossberg, le col du Bonhomme, le col du Louschpach et le calvaire du Lac Blanc.

Le 2 décembre, à 2 heures du matin, le détachement quitte la vallée de la Meurthe, et, au milieu d’un brouillard glacial, il gravit, par des sentiers rocailleux, les pentes des Hautes Chaumes. Au lever du jour, un court répit est accordé pour casser la croûte, aux environs de la ferme de Reichberg, puis les colonnes s’enfoncent dans les épaisses forets et arrive au pied de la Tête des Faux. A 11 heures, quelques coups de canon balaient le sommet du piton et le détachement REIGNAULT, cheminant sous les bois, escaladant les pentes presque inaccessibles, arrive devant les défenses ennemies. Pour parvenir jusqu’au sommet, il a fallu mettre souvent le fusil en bandoulière et s’aider des pieds et des mains pour s’agripper aux énormes éboulis, obstacles presque infranchissables. D’épais réseaux d’arbre en arbre, forment avec les branches des sapins, un fouillis inextricable au milieu duquel on se fait jour à la cisaille et à la serpe. Mais ces obstacles n’arretent pas l’élan des chasseurs et le sommet de la Tête des Faux est atteint au prix de fatigues inouies. Un feu nourri et meurtrier accueille l’apparition des bérets bleus sur la crête. Embusqué derrière de gros rochers, l’ennemi guette et tire à coup sur. Le capitaine D’ESCODECA qui, pour l’attaque, remplaçait le capitaine REGNAULT à la tête de la 1ere compagnie, est blessé à bout portant d’une balle à l’épaule. Le lieutenant de POUYDRAGUIN commandant la 5e compagnie, est lui aussi grièvement touché. L’adjudant DESTRIBATS est tué d’une balle en plein front, alors que, sous une fusillade nourrie et à moins de 100 mètres de l’ennemi, il mettait ses mitrailleuses en batterie. Malgré les pertes sévères, les chasseurs avancent toujours, se faufilant derrière les rochers, progressant en rampant dans les futaies La Tête des Faux est enlevée d’un seul élan. L’ennemi se retire dans des tranchées préparées à l’avance, à quelques mètres de celles que le détachement REGNAULT vient de lui enlever. Fidèle à sa tactique, l’Allemand contre-attaque pendant toute la nuit, et, au matin, les munitions manquent au moment, où, dans un élan désespéré, l’ennemi sort une fois encore de ses tranchées. On défait rapidement des bandes de mitrailleuses, on ramasse les cartouches des morts et les chasseurs, craignant de ne plus avoir de cartouches, ménagent à contre-cœur leurs munitions. L’ennemi lourdement éprouvé, regagne ses tranchées en rampant, et, pour venger cet échec, l’artillerie allemande arrose sans répit, avec des obus de gros calibre, les tranchées que le détachement REGNAULT lui a enlevées.

A la suite de ce combat, la citation suivante à l’ordre du C.A. vient récompenser la bravoure des 1ère, 5e compagnies et de la S.M. du 28e :

"Le 2 décembre, sous le commandent du capitaine REGNAULT, ont chassé l’ennemi à la baïonnette de la Tête des Faux, après avoir escalé sous le feu, des éboulis d’énormes rochers, et se sont ensuite maintenus sur ce sommet, malgré toutes les contre-attaques."



30 BCA
2 décembre 1914, la prise de le Tête des Faux
24 décembre, l’attaque allemande

La Tête du Violu prise, il reste encore à l'ennemi la Tête des Faux, observatoire précieux pour lui, fort gênant pour nous.
A 3 ou 4 kilomètres de nos lignes, ses 1 219 mètres dominent et voient toute la crête frontière, toutes les hautes vallées de la région, les chemins et les routes qui sont la vie de notre front, tous les trains qui arrivent à Fraize.
Des éboulis d'énormes blocs de granit, d'épais fourrés de pins rabougris que le poids des neiges couche et emmène chaque hiver en enchevêtrements inextricables lui font une ceinture qui semble défier tous les assauts.
Le mois de novembre est très mauvais ; la pluie glacée, les tourmentes de neige rendent la vie très dure dans les noirs bois de sapins où gîtent les Chasseurs. De nombreuses mais discrètes reconnaissances sont faites vers le piton convoité ; il faut étudier son chemin sans mettre l'ennemi en défiance.
Le 2 décembre, à 2 heures, un détachement formé de deux compagnie du 28ème, des compagnies MARION (1ère), MANICACCI, TOUCHON, quitte le RUDLIN, chemine sous bois, arrive à 11 heures au pied de la Tête des Faux sans avoir donné l'éveil.
Notre artillerie, bien peu nombreuse, s'efforce d'arroser efficacement le sommet ; la compagnie TOUCHON en avant et à droite marche droit sur le point culminant, court à travers les fourrés, escalade les gigantesques éboulis ; arrêtée aux fils de fer, ses clairons sonnent la charge.
Le capitaine TOUCHON, blessé dans le réseau d'une balle à la cuisse, ne tombe pas ; les chasseurs MAZET et LECOMTE sont tués en coupant les fils de fer à coups de hache ; on passe.
Le caporal MOISSONIER tue deux Allemands à coups de baïonnette.
Le sommet est enlevé ; l'ennemi se retire dans ses tranchées de la contre-pente où ses renforts accourus nous arrêtent. Toute la soirée, toute la nuit, les contre-attaques se succèdent ; le Chasseur VINCENT, excellent tireur d'un grand sang-froid, fait merveille ; un dernier effort tenté à l'aube n'a pas plus de succès ; le tapis de cadavres qu'éclairent les premières lueurs du jour montre quel prix l'ennemi attachait à son observatoire.
Puis, c'est le bombardement continu, les mines et les tuyaux de poêle les rafales de mitrailleuses, la fusillade incessante et impitoyable, à 40 mètres, où chaque balle tue ; le vent, le froid, la neige épaisse qui tombe en tourmentes aveuglantes, les pieds gelés.
Impossible de creuser des tranchées dans le roc et la terre glacée, impossible de poser des réseaux. On se tapit dans la neige le jour, et la nuit on se fait un toit de branchages, on pose devant soi quelques caisses pleines de terre, les "boucliers Azibert" ; on jette quelques "araignées" que la fusillade hache, que la prochaine neige couvrira.
Aux engins de mort perfectionnés de l'ennemi nous ripostons de toute la force de nos pauvres moyens : vieux obus de 90, bombes qui datent de Louis-Philippe, pétards faits d'un paquet de cheddite ficelé à une branche de sapin.
Fiers, les Chasseurs tiennent ferme sur le rude piton ; aux plus vaillants le poste le plus périlleux ; le soleil luit, leur montre le but, la plaine d'Alsace où leurs frères les attendent, le Rhin qui scintille et qu'on atteindra.


A partir du 20 décembre, de sourds coups de mine sont entendus jour et nuit, de nouveaux préparatifs surgissent, les approches de l'ennemi apparaissent à 20 mètres du centre de la compagnie TOUCHON où les maigres fils de fer sont détruits sans cesse par les bombes et les grenades.
Notre ligne va-t-elle sauter ? Un peu à contre-pente, on noie de fils de fer invisibles à l'ennemi l'arrière de l'espace menacé, on aligne quelques boucliers Azibert autour de cette zone condamnée.
Le 24 décembre, les compagnies PIOT et TOUCHON sont en ligne, la compagnie TOUCHON au point le plus délicat ; un dur bombardement pendant la matinée, les 210 de la Poutroye et les grosses mines de Grimaude ont donné ferme ; l'après-midi est calme, la nuit commence remarquablement tranquille.
Soudain, à minuit, des hurlements et la fusillade assourdissante. Les Allemands ont surgi en masses serrées. Ils entrent dans la section BONREPAUX au centre de la compagnie TOUCHON, sur les 50 mètres où le fil de fer manque ; partout ailleurs, pas un ne passera, et leurs cadavres s'entasseront si nombreux et si proches que par endroits ils empêcheront le tir par les créneaux.
Dans la partie envahie c'est un corps à corps très meurtrier où presque tous les nôtres submergés succombent après une lutte héroïque ; on trouvera de nos morts serrant encore une pioche enfoncée dans une poitrine allemande ; la masse grossit s'entre-tue avec ses grenades, mais avance.
La section de réserve de la compagnie TOUCHON accourt avec le capitaine garnit les boucliers Azibert de la deuxième ligne ; la section de réserve de la compagnie PIOT bouche le trou à gauche entre la partie qui a tenu et la deuxième ligne. Le caporal BESSE tombe mortellement blessé et crie : "En avant quand même !" Les feux croisés de ces deux sections font des ravages chez les assaillants empêtrés dans les fils de fer.
Les nôtres maintiennent une fusillade enragée. Le lieutenant d’artillerie CHABERT a voulu passer la nuit de Noël à son observatoire près du Sphinx ; il prend la direction du ravitaillement en cartouches ; ses ravitailleurs seront aussi héroïques que les combattants.
Le chasseur PELLET offre des cartouches à deux Allemands s'aperçoit de son erreur, les tue.
Le Chasseur COUP-LA-FRONDE, un bras brisé, fait vingt-deux fois le trajet du dépôt de munitions à la ligne de feu, et il est beaucoup plus périlleux d'entrer dans la tranchée et d'en sortir que d'y rester.
Mais les Allemands se renforcent sans cesse, les nôtres diminuent ; il ne reste bientôt plus à la section de réserve de la 6ème que les sergents LARGERON et PAUCHON, le caporal CRAMPE et huit Chasseurs, qui répondent aux cris allemands : "On ne passe pas ! Vive la France" et chantent la Marseillaise en continuant leur feu.
L'attaque est par bonheur bien contenue partout ailleurs, où les fils de fer sont suffisants.
Le Lieutenant PIOT accourt sous les balles pour dire : "Chez moi, ça va, la ligne tient, mais nous en tuons, nous en tuons !"
L'adjudant COLONNA répond invariablement à toutes les demandes de renseignements : "Nous tiendrons !"
Le Lieutenant BERGE parcourt sans cesse sa ligne avec son calme prodigieux, sa seule présence est une assurance que tout ira bien.
Le Chasseur VILLARD prend le commandement d'une demi-section dont le Sergent et les deux caporaux sont tombés.
Les caporaux GADANT et GAVEYRON montrent un splendide courage.
Le Chasseur MONNET tient toute la nuit isolé avec trois camarades.
Le Chasseur MOURGUE, grièvement blessé au bras gauche, tire quand même toute la nuit.
Arrive enfin une section de la 1ère compagnie, accourue de La Verse ; c'est la seule réserve du lieutenant MARION, pris à partie aussi, il n'a pas craint de s'en défaire.
Deux assauts encore, brisés aussi ; au dernier, les Allemands ont trouvé une brèche, en avant et à droite de la deuxième ligne ; ils glissent derrière la section LESPECT, l'entourent ; les Chasseurs tirent les uns en avant, les autres en arrière, tiennent.
La section BOYER de la 2ème, venue de la ferme Mathieu, arrive à point pour dégager la section LESPECT.
Enfin, un dernier assaut avec fifres, tambours, hurlements de : unser Kaiser (notre Kaiser), Kaisers befehl (ordre du Kaiser), rafales de mitrailleuses dont on voit la flamme à quelques mètres. L'acharnement de l'ennemi ne sert qu'à augmenter ses pertes.
Il est 4 heures, l'Allemand n'attaque plus ; dans le bout de tranchée qu'il a pris, il s'installe, entasse des boucliers en fer, des sacs à terre, une mitrailleuse.
Courte et pénible installation, sous notre fusillade sans répit. Au petit jour le caporal CRAMPE bondit avec quelques Chasseurs et reprend toute la tranchée perdue. Il y retrouve encore vivants quelques-uns de nos blessés ensevelis sous des piles de cadavres.

Le commandant interroge les prisonniers ; ce sont des chasseurs mecklembourgeois du 14ème bataillon ; des cocardes multicolores ornent leurs shakos de cuir ou de feutre. Ils portent tous au porte-épée une dragonne verte.
Le capitaine fait réunir ces dragonnes et tout à l'heure le tailleur de la compagnie y coupera des galons pour les caporaux ; ce sont les premiers galons verts des chasseurs, ils remplaceront pour un temps les trop visibles galons jonquille.
Un officier ennemi déclare que les siens ont éprouvé des pertes terribles ; il les estime à 500 hommes mis hors de combat.
Quatre compagnies de chasseurs, deux compagnies bavaroises de pionniers ont mené l'attaque. Le dernier assaut fut fourni par la compagnie cycliste ; son recrutement était de choix, son équipement splendide. Les vainqueurs se montrent en riant les pompes de bicyclette et se partagent les étuis de cartes, tout flambants neufs !
Les prisonniers sont groupés devant le poste du capitaine ; lorsque passe un Chasseur, un simple petit Chasseur de 2ème classe, tous, ostensiblement "rectifient la position" ; un feldwebel, interrogé, se fige dans un "garde à vous" impeccable, montre du menton un de ses gardiens et dit simplement :
"Die besten Truppen in der Welt (les meilleurs troupes du monde)."
Ultimes paroles d'admiration, et d'orgueil aussi de l'ennemi vaincu".

Une citation entre toutes, celle du clairon MAILLER, tombé la cuisse brisée, exprime l'exaltation héroïque des Chasseurs dans cette nuit de Noël.


Photos et cartes Collection personnelle
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11 novembre 1918 (85)

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56e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 22 mars 1918

57e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 25 septembre 1917

58e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1916

59e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 30 octobre 1917

60e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1916

2e Bataillon de pionniers
11 Novembre 1918 – ARMISTICE


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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jeudi 24 décembre 2009

Mémoires d’un observateur-pilote

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Livre édité à compte d'auteur
28 € franco.




Gérard HEILIGENSTEIN
12, villa Poirier
75015 Paris
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Le « front calme » du Hartmannswillerkopf

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Spécialiste du Vieil Armand, Philippe Koch démontre que ce secteur dit « calme » après les combats de 1915 ne l’était pas vraiment.

La suite sur l’Alsace
http://www.lalsace.fr/fr/region/mulhousepratique/article/2501956,1252/Le-front-calme-du-Hartmannswillerkopf.html
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11 novembre 1918 (84)

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51e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1916

52e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 31 décembre 1916

53e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 5 mars 1918

54e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 4 août 1918

1er Bataillon de pionniers
11 Novembre 1918 – Le Lt Etienne et une section de la 2e Cie qui était à Marle ainsi que la section de la même Cie restée à Besny viennent cantonner à Harry

2e Bataillon de pionniers
11 Novembre 1918 – Effectifs :
Officiers = 11
Troupe = 639
Chevaux = 29
Sans changement

55e R.I.T.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 12 mars 1918


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mercredi 23 décembre 2009

Sainte-Menehould

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Tarnowski de (sculpteur)
Réveillon (fondeur)


Le groupe représente un poilu regardant au loin les monts d' Argonne, appuyé sur son fusil, avec à ses pieds, un compagnon inattendu : un chien, oreilles dressées, vigilant. Sur le socle en pierre, les armoiries de la ville, en bronze, ont été apposées. Situé sur la place de la mairie


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mardi 22 décembre 2009

Les conclusions des journées des 21 et 22 décembre 1915 à l’Hartmannswillerkopf

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En résumé, les caractéristiques des combats du 22, qui devaient malheureusement aboutir à la
disparition du 152e, sont les suivantes :
Extension extrême du front à tenir et à organiser.
Insuffisance de réserves à proximité immédiate.

La réserve du Régiment, étant donnée la mission imposée, se trouvait réduite à une seule compagnie, qui dut être engagée dès le début de la journée pour parer à la contre-attaque signalée vers le 2e Bataillon. Nature de la position occupée, le terrain depuis le sommet de l’Hartmannswillerkopf jusqu’aux tranchées crées étant un escarpement absolument en vue des nombreuses batteries de l’adversaire, rendant tout enseignement de troupes, quelques fois même d’isolés.

Impossibilité pour notre artillerie d’agir efficacement, en avant de notre ligne nouvelle dans l’intervalle entre les deux éperons de l’Hartmannswillerkopf ; impossibilité d’ailleurs pour l’infanterie de renseigner l’artillerie par fanion ou autres signaux sur la presque totalité du front.

Difficulté extrême des liaisons et du Commandement. Communications téléphoniques pour ainsi dire inexistantes, malgré le dévouement des téléphonistes qui cherchèrent à les rétablir sous le feu, constamment. Sur un effectif de (rien de noté) téléphonistes (rien de noté) furent mis hors de combat.

Brouillard intense, rendant, avec la nature escarpée et bossuée du terrain, la communication par la vue impossible.

Fatigue extrême de la troupe d’attaque, qui après cinq heures de stationnement, pendant le bombardement préliminaire, sous des tranchées à peine couvertes,, par le vent et le froid, avait fourni, le 21, un effort magnifique, éprouvé des pertes sérieuses, travaillé toute la nuit en luttant au fusil, à la grenade, et à la baïonnette.

Action formidable de l’artillerie adverse qui opéra des barrages constants derrière les troupes du 152e, cherchant manifestement à créer le long de la crête une muraille infranchissable en vue de s’opposer au renforcement ou à la retraite, et d’interdire les liaisons


Le 152e avait donné le 21 Décembre, un exemple magnifique d’élan et d’énergie. Il s’était montré digne de son passé et de sa réputation. L’évènement déplorable le lendemain dont il devait être la victime, ne peut entacher en rien son honneur militaire.

Il avait prouvé la veille, une fois de plus, son mépris du danger, son esprit d’offensive, et rempli une mission de confiance, et remporté in succès considérable, malgré les conditions les plus difficiles. Il avait fait à l’ennemi 700 prisonniers.

Après un tel précédent, s’ajoutant à tant d’autres, on n'a pas le droit de supposer qu’aucune de ses unités ait pu se conduire le lendemain de façon moins honorable. La perte est cruelle, mais l’honneur est sauf.

-o-o-o-o-

Pertes

Officiers
Tués 11
Blessés 14
Disparus 23
Troupes
Tués 70
Blessés 527
Disparus 1353


Photo : Collection personnelle