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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

jeudi 15 octobre 2009

Compagnies Schilt (lance-flammes)

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Voici un rapport de l’adjudant Gallais, 1er Régiment du Génie, Compagnie spéciale 22/5 (22e Bataillon, 5e Compagnie)

le 20 juillet 1915

Trois postes de deux réservoirs étaient installés dans une tranchée dite tranchée d’Amfersbach secteur de gauche du petit Reichacker occupée par la 7e Cie du 47e bataillon de Chasseurs. Nos réservoirs étaient disposés en pleine tranchée sans abris, les sapes prévues pour la manœuvre n’avaient pu être faites pour y remédier dans les meilleures conditions possibles, j’avais donné l’ordre d’amarrer les lances à des perches de 3m pour permettre par ce fait de gagner un peu de terrain et de dégager la tranchée. La tranchée allemande était distante d’environ 20m au poste no 1 et 30m en face des postes 2 et 3. Les postes étaient composés de la façon suivante : Poste no 1 Chef de poste Sergent Quinton, grenadier Tellier, porte lance Hotte, mécanicien Lebon. Poste no 2 Chef de poste Caporal Papineau, grenadier Cottet, porte lance Villeneuve, mécanicien Devillers Poste no 2 Chef de poste Sergent Finck, grenadier Ambroise, porte lance Masseboeuf, mécanicien Gauduchon J’occupais moi-même un créneau du centre de la tranchée, surveillant toute la manœuvre. A la réception de l’ordre j’ai fait remarquer au Commt Voiriot et au Commt Nicolas Commt le 24 Baton de Chasseurs, sous les ordres duquel nous nous trouvions, que le vent était plutôt contraire, la manœuvre pouvait non seulement n’avoir aucune efficacité mais peut-être même devenir dangereuse. Après mes explications, le commandant ayant maintenu son ordre formel de manœuvre, il a été décidé que le signal de commencer serait donné par une première grenade lancée exactement à 10 h 46. A l’heure dite, les grenades étaient habilement lancées et les trois lances crachaient. Un vent Nord-Est soufflait légèrement, mais toutefois suffisamment pour dévier la direction utile des flammes, qui n’ont pas tardé à gagner notre tranchée sur le point occupé par le poste no 2, ce que voyant j’ai fait arrêter la manœuvre. 2 réservoirs restaient à vider 1 au poste no 1 et 1 au poste no 3. Aucune panique n’est venue troubler la fin de la manœuvre, le feu ayant été éteint au moyen de 3 extincteurs par les sapeurs Ambroise et Devillers qui dans la circonstance ont fait preuve d’initiative et de sang froid. La tranchée allemande a été atteinte en face du poste no 1 mais immédiatement dégagée par le vent Nord-Est. La manœuvre terminée nous nous sommes repliés en bon ordre, ne laissant sur place que les réservoirs. J’ai été immédiatement rendre compte au Commt Voiriot que ma mission était terminée. La manœuvre s’est heureusement effectuée sans accidents. Malgré un très violent bombardement avant pendant et après la manœuvre, et une fusillade très nourrie déchaînée par notre opération les hommes ont tous fait preuve d’un grand dévouement pour accomplir cette mission délicate dans des conditions particulièrement difficiles. La rentrée au bivouac n’a pas été sans difficultés un bombardement de grosses pièces étant dirigé sur le seul boyau praticable. Aucun de mes hommes suffisamment espacés n’a été touché. Fermant la marche de la colonne un obus m’a renversé me touchant très légèrement au sommet de la tête sans du reste, la moindre gravité. Il serait injuste d’oublier l’infirmier Martin qui n’a jamais quitté la section même à la manœuvre.

Source :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/26_N_1259_001/viewer.html
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