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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 12 décembre 2009

Blainville

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Gravure sur bois de Gasperini


Source : La guerre racontée par les Généraux
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Le 90e R.I. dans la Bataille de Verdun

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Avril-Mai 1916

Débarqué à Revigny, le Régiment cantonne à Contrisson et après quelques jours de marche stationne au bivouac du bois de Saint-Pierre sur la rive gauche de la Meuse.

Dans la nuit du 20 au 21 Avril, le 90e relève le 156e Régiment d'Infanterie du 20e C.A. sur la cote 304.

Le Régiment, en liaison à droite avec le 32e C.A. (161e R.I.) tient les premières lignes qui barrent le ravin de la Hayette et défendent la cote 304. Il est en liaison à gauche avec le 60e Régiment d'Infanterie.

Les 1er et le 3e Bataillons sont en première ligne et le 2e Bataillon est en réserve au village d'Esnes.

Les Allemands soumettent les premières lignes, les villages et les routes à des bombardements continuels avec obus de gros calibre. Le 22 Avril, à 12 h. 30 l'intensité du bombardement s'accroît. Les première et deuxième lignes déjà à peu près inexistantes sont complètement retournées. Les hommes, dans la fumée opaque des éclatements, n'ont de refuge que dans les trous d'obus épars.

A 16 h. 30, les Allemands sortant de leurs lignes, marchent sur nous, protégés par un tir de barrage roulant.

Après avoir avancé quelque peu devant le 3e Bataillon, les Allemands sont arrêtés par nos feux et doivent se replier en désordre. Devant le 1er Bataillon, après avoir progressé jusqu'à 200 mètres de notre ligne, les Allemands sont arrêtés par les Mitrailleuses et la fusillade. Ils s'accrochent au terrain.

L'attaque a partout échoué, grâce à l'abnégation des mitrailleurs qui, malgré le bombardement, ont travaillé avec acharnement à dégager leurs pièces ensevelies. Sous une pluie infernale d'obus, ils ont tiré froidement sur les assaillants.

Les plus beaux exemples de dévouement ont été donnés par tous en cette journée. Les hommes, sous le bombardement, en vue de l'infanterie ennemie, devaient travailler sans relâche à dégager leurs camarades ensevelis. Les agents de liaison s'offraient volontairement pour traverser les zones de barrage et porter des renseignements.

Les tirs de l'artillerie ennemie restent soutenus les 23, 24, 25 et 26 Avril.

Dans la nuit du 26 au 27, le 90e est relevé par le 290e et le Régiment vient se placer en réserve à Béthelainville, Vignéville, et au bivouac du bois Saint-Pierre.

Le 2 Mai, le 90e relevant le 290e, vient occuper les mêmes positions que dans la période du 21 au 26 Avril.

La cote 304 est soumise à des bombardements par obus de gros calibres qui ne se ralentissent ni de jour ni de nuit. Le 3, l'intensité du feu va croissant. Les batteries allemandes font converger leurs feux sur nos lignes de la cote 304.

Le travail de réfection est impossible et inutile. Les gros obus martèlent sans répit les positions. Les corvées de ravitaillement et de matériel ne peuvent passer sous les barrages qui plusieurs fois par nuit font rage derrière les deuxièmes lignes. Un grand nombre d'hommes ensevelis périssent étouffés. Les armes brisées sont rendues hors d'état de servir, les mitrailleuses sont enterrées.

Sous ce bombardement sans précédent, les hommes n'ont aucun repos. Dans l'enfer des obus qui éclatent sans relâche, ils doivent endurer les angoisses les plus déprimantes. Les pertes sont lourdes, les cadres s'éclaircissent et les sections fondent. La proportion des tués est très élevée.

Le 4 Mai, le bombardement devient furieux. Depuis le matin il affecte la forme d'un barrage continu. A 14 h. le tir est d'une violence inouïe et à 16 heures, après avoir envoyé des obus fumigènes, les Allemands attaquent, arrivent dans la fumée jusqu'à notre ligne sans avoir été vus. Le 3e Bataillon, est submergé. Les Allemands qui ont crevé la ligne à gauche du Régiment le prennent de dos. Le 1er Bataillon résiste, quelques mitrailleuses encore en état arrêtent la progression ennemie.

Le 2e Bataillon est appelé en toute hâte pour contre-attaquer. Il arrive dans la nuit sous un feu de barrage roulant. Les Compagnies du 1er Bataillon sont réduites à quelques fusils, les munitions vont manquer. De plus, les hommes sont exténués. Depuis trois jours, sous la violence inouïe de ce martèlement sans trêve ils n'ont pas mangé et le manque d'eau et de sommeil les fait cruellement souffrir.

Deux Compagnies du 2e Bataillon attaquent au petit jour mais ne peuvent progresser devant la fusillade. Dans la journée, le 2e Bataillon relève le 1er et les éléments du 3e Bataillon.

Le 6 au soir, le Régiment est relevé et va au bois Saint-Pierre, qu'il quitte le 8 pour être transporté dans une zone de repos dans la région de Robert-Espagne.

A la suite de ces combats, le 90e Régiment d'Infanterie est cité à l'Ordre du C.A., n°109, avec le motif suivant :
« Les 4 et 5 Mai 1916, soumis pendant 30 heures consécutives à un bombardement de pièces de gros calibre d'une violence inouïe n'a pas reculé devant l'attaque de l'ennemi, bien que subissant de lourdes pertes ».

A la fin du mois de Mai le Régiment tient position devant les lignes allemandes à l'est d'Aubérive.

Le 10 Juillet, au cours d'un coup de main le Lieutenant de Diesbach-Belleroche, du 2e Bataillon, tombe glorieusement. Il est cité avec le motif suivant :
« Officier de Cavalerie d'une énergie, d'un sang-froid et d'un cran merveilleux, blessé grièvement au début de la campagne et passé dans l'infanterie, s'est imposé de suite comme un Chef d'une trempe supérieure, adoré de sa section qui le suivait partout. Tombé glorieusement le 10 Juillet 1916, alors que, debout sur le parapet de la deuxième ligne allemande, le revolver au poing et tirant sur une ligne d'ennemis à six pas devant lui, il entraînait ses hommes électrisés par son exemple. Cité au Corps d'Armée et deux fois à la Division ».

Il y reste jusqu'au 10 Septembre, époque à laquelle il va, après relève, participer aux manœuvres du 9e C.A., au Camp de Mailly.


Source : Historique du 90e Régiment d’Infanterie, Imp G. DUPIN - grande rue LE BLANC
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11 novembre 1918 (73)

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416e R.I.
11 Novembre – L’Armistice est signé à 11 heures
Suspension des hostilités.
Le Régiment conserve ses emplacements.

Principaux combats du 416e R.I.

1915 Le Trou Bricot
1916 Verdun : Secteur de Saint-Michel (20 avril-17 mai) Bois des Caurières (22 décembre)
1917 Plateau de Craonne (6 mai-14 juin)
1918 Locre (25-29 août) Ouest de Reims (28 mars-8 juin) Védegrange (26 septembre) Sud de Saint-Soupplets (6, 7 octobre)

417e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 10 octobre 1917

Principaux combats du 417e R.I.

1916 Somme Estrées-Belloy (20 juillet) le Chandelier (1er août) Génermont Nord de Fresnes (14 octobre)
1917 Liez Remigny Vendeuil (22 mars) Arvillers (4 avril)

418e R.I.
11 Novembre – La D.I. se porte dans la zone Chauny – Berthincourt (Berthenicourt)
Le Régiment vient cantonner
E.M. et T.R. à Marest-Dampcourt
1er Btn à Cripigny
2e Btn à Grandrû
3e Btn à Mondescourt

Principaux combats du 418e R.I.

1915 L’Yser
1916 Louvemont Douaumont Cote 304 Somme Maurepas Sailly-Saillisel Raucourt
1917 Attaque du 19 avril
1918 Coeuvres Valsery (15 juin) Plateau des Trois-Peupliers (28 juin) Saint-Pierre-l’Aigle (2 juillet) Aisne Montagne de Paris (18 juillet) Fontenoy Cote 129 (29 août)

421e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 28 août 1916

Principaux combats du 421e R.I.

Le 421e n’est pas répertorié dans La guerre racontée par les combattants

orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les
combattants, Aristide Quillet Editeur
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vendredi 11 décembre 2009

Marbotte, la tranchée de la soif

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Le Commandant D’ANDRE (2e Btn du 172e R.I.) et la 7e Cie s’étant emparés du boyau allemand alimentant le secteur (Corne N.O. du bois d’Ailly) sont refoulés, encerclés et pris par la Garde de BERLIN après 60 heures d’une résistance héroïque, sans eau, ni vivres, ni grenades.
(20 – 22 mai 1915)

Source : Plaque commémorative dans l’église de Marbotte



la tranchée de la soif de nos jours
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Cercle d'histoire Kronthal ' Mossig

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Le 14e volume de l'annuaire du Cercle d'histoire Kronthal ' Mossig est paru. L'association a présenté vendredi à l'Espace Appréderis, sa dernière édition. Parmi les articles de la nouvelle édition : la suite des écrits d'Hippolyte Claude sur la guerre 1914-1918 ; le soldat Alfred Zimmer de Wangen pendant la Seconde Guerre ; l'église Saint-Blaise de Dahlenheim ; les carrières de gypse à Flexbourg etc...

La suite sur les DNA
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Morts aux chants d'honneur

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Parti sur le front en 1916, Louis Aragon est enseveli vivant par l'explosion d'un obus. Il est présumé mort. Toujours sous le choc, il écrit en 1956 Tu n'en reviendras pas (dans La Guerre et ce qui s'en suivit) : "Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit/Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places." Léo Ferré met le poème en musique. La chanteuse Dominique Grange et son compagnon, le dessinateur Jacques Tardi, ont inscrit la chanson au menu des Lendemains qui saignent, un livre-CD consacré à la guerre de 14-18 qui vient de paraître : des dessins de Tardi, des éclaircissements sur le conflit et la tradition antimilitariste (par l'historien Jean-Pierre Verney) et dix chansons.

La suite sur Le Monde
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11 novembre 1918 (72)

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411e R.I.
Le journal des marches manque

Principaux combats du 411e R.I.

1916 Cote 304 (18 mai)
1917 Cote 326 Cote 344 Nord-Ouest de Beaumont (20 août)
1918 Oise Clairoix-Vignemont (10 août) la Chapelle-Saint-Aubin Thiescourt Attaque et poursuite d’Essigny-le-Petit au canal de la Sambre (8-18 octobre)

412e R.I.
11 Novembre 1918 – Reprise de la poursuite à 6 heures.
Axe de marche : Rond point Gut Mac?? Scourmont Haut de Grange
Ordre de marche :
A.G. Bon Jaubert
Bon Benedetti
Bon Joana
Bon Gruyer (11 Tirailleurs) mis à la disposition du 412e R.I.
A 9 heures le Bon A.G. arrive au Monastère de la Trappe où est donné l’ordre de cesser les hostilités à partir de 11 heures.
Le Bon A.G. est poussé sur bois de Grurie ? Où il prend les A.P.
Le Bon Benedetti stationne à Haut de Grange
Le Bon Joana à Scourmont
C.H.R. et le P.C. du R.I. au Monastère de la Trappe.
La liaison est établie à Cul des Sarts et à Riezes avec la 32e D.I., à Baileux, Bourlers et Forges avec la 37e D.I.

Principaux combats du 412e R.I.

1916 Cote 304 (18 mai)
1917 Cote 326 Cote 344 Nord-Ouest de Beaumont (20 août)
1918 Villemontoire Bois d’Hartennes (20 juillet) Chevincourt (21 août) Evricourt (28 août) Achery (17 octobre) la Viéville (30 octobre)

413e R.I.
11 Novembre – Personnel des Officiers. Par décision ministérielle en date du 30 octobre 1918 les promotions à T.T., ci-après sont ratifiés pour prendre rang du 22 octobre 1918 (J.O. du 18/11/1918) au grade de S/Lieutt :
Mr Maysonave, Mr Dizy du 413e.
Ordre n° 10.922.D, G.Q.G. 28 octobre à la date du 28 octobre 1918, le Général Cdt en Chef a nommé Chevalier de la Légion d’Honneur
« Mr Onfroy Léon, Paul, Joseph Capitaine de réserve au 413e R.I.
« Officier distingué, modèle de conscience et de devoir. Au cours des attaques de Septembre 1918, s’est dépensé sans compter le jour et la nuit, pour assurer l’expédition des ordres relatifs à des opérations d’une exceptionnelle importance. A été l’auxiliaire du Chef de Corps le plus précieux et le plus dévoué. Très gravement intoxiqué par les gaz à son poste de combat le 5 octobre 1918 devant St Souplet. Une blessure antérieure. Trois citations. »
Ordre de la division n° 537 du 9 novembre (Citations)
Armistice. Le Corps d’Armée téléphone ce qui suit : « Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 Novembre, 11 heures (heure française) Toute communication est interdite avec l’ennemi jusqu’à la réception des instructions envoyées aux Cdts d’Armées. »
Officier évacué : S/Lt Bedrede, 2e C.M.
Un renfort venu du C.I.D. est réparti dans les Cies.

Principaux combats du 413e R.I.

1915 Bois de Givenchy (27 septembre)
1916 Verdun Bois Fumin (31 juillet-6 août) Bois des Caurières (22 décembre-18 janvier)
1917 Plateau de Craonne
1918 Locre (25-29 août) Ouest de Reims (28 mars-8 juin) Védegrange (26 septembre) Sud de Saint-Soupplets (6, 7 octobre)

414e R.I.
11 Novembre – A 9 heures, réception du message officiel annonçant que l’Armistice est signé. Les hostilités doivent être suspendues à 11 heures.
La 3e Cie reprend ses emplacements.

Principaux combats du 414e R.I.

1915 Bois de Givenchy (27 septembre)
1916 Verdun Bois Fumin (31 juillet-6 août) Bois des Caurières (22 décembre-18 janvier)
1917 Plateau de Craonne
1918 Locre (25-29 août) Ouest de Reims (28 mars-8 juin) Védegrange (26 septembre) Sud de Saint-Soupplets (6, 7 octobre) la Viéville (30 octobre)

415e R.I.
Le journal des marches manque

Principaux combats du 415e R.I.

1915 Champagne (25-28 septembre)
1916 Douaumont la Laufée Vaux le Chesnois
1917 Bezonvaux (12, 24 septembre, 1er octobre)
1918 Bataille de Moreuil (30 mars-7 avril) Champagne Secteur de Courmelois (15-18 juillet) Attaque du 25 septembre : Secteur de Normandie l’Aisne (2-8 novembre)

orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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jeudi 10 décembre 2009

Mandray

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Gravure sur bois de Gasperini


Source : La guerre racontée par les Généraux
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Le 21e BCP dans LA PREMIERE BATAILLE DE LA MARNE

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LA MARNE

Dès le calme un peu rétabli dans les Vosges, le bataillon est transporté en chemin de fer dans la Marne. Après trois jours de marche forcée, le 8 septembre il arrive au camp de Mailly. Le spectacle des petits bois rabougris, défrichés, des vallonnements peu accentués étonnent nos chasseurs habitués aux montagnes des Vosges. Après la grande halte, le bataillon se trouve soudain au contact de l’ennemi. Immédiatement, il prend ses formations de combat et monte à l’assaut des hauteurs dénudées dominant la ferme de Montmarin, d’où l’ennemi dirigeait sur lui un feu nourri. Les Allemands, croyant n’avoir devant eux que des troupes fatiguées, furent surpris par la vigueur de l’attaque et lâchèrent pied. Le soir, le bataillon avait avancé de deux kilomètres et couchait sur ses positions. Le lendemain 9 septembre, le bataillon continue d'avancer en attaquant dans la direction du signal de l'Ormet, hauteur qui domine tout le camp. A 16 heures, le signal est atteint. Le 10, l'attaque reprend ; l'ennemi continue à céder à l'impétuosité de nos attaques et, en fin de journée, le bataillon borde la voie ferrée de part et d'autre du passage à niveau de Sompuis. L'ennemi a reçu des renforts ; il croyait qu'après les fatigues de trois journées de combats, la surveillance de nuit serait moins vigilante. Un régiment de la Garde saxonne s'avance sans bruit vers 23 heures, croyant surprendre le bataillon et le rejeter facilement au-delà des crêtes de l'Ormet. Mais au passage à niveau, le sergent Colas, de garde avec sa section, les a aperçus et se porte en avant pour éviter toute surprise. Dès qu'il est bien persuadé qu'il a affaire à des ennemis, il crie: "Tirez, ce sont aux, je les vois !" Immédiatement, l'alerte est donnée et la voie ferrée, en chaussée à cet endroit, est couverte de tirailleurs qui, par un feu nourri, arrêtent la première attaque allemande. Les Allemands ne se tiennent pas pour battus ; ils se reforment à l'arrière, reprennent l'offensive et parviennent à s'installer de l'autre côté de la voie ferrée. L'adjudant-chef Bonhotal, voyant le danger, se porte avec quelques chasseurs dans la maison du passage à niveau et, prenant d'enfilade la voie ferrée, tire comme à la cible sur les Allemands en tirailleurs, dont les silhouettes blanches se détachent très bien au clair de lune. Le lendemain matin, il n'y a plus d'allemands vivants devant nos lignes, mais par contre, de nombreux cadavres jonchent le sol. Le bataillon a fait une vingtaine de prisonniers.

Devant l'échec de leur tentative, les Allemands rompent le contact et battent en retraite vers le Nord. Au bout de trois jours de marches forcées à travers les plaines de Champagne, le contact est repris entre Suippes et Souain. Le bataillon est épuisé par les efforts fournis et les pertes subies ; il est réduit de quatre compagnies et s'organise sur place en attendant des renforts. L'ennemi, s'apercevant de notre inaction, veut en profiter pour reprendre des positions dominantes dont nous nous sommes emparés. Le 26 septembre, une formidable préparation d'artillerie met hors de combat 85% de l'effectif de la 2ème compagnie et du peloton de la 1ère compagnie en ligne. Les tranchées, à peine ébauchées à travers champs, n'offrent pas un abri suffisant contre cette canonnade qui démolie tout. L'artillerie ennemie tire comme à la cible sur notre tranchée, dont la trace blanche est visible de fort loin. Malgré tout, les chasseurs tiennent ; trois attaques d'infanterie se brisent devant la volonté héroïque des survivants de ne pas céder un pouce de terrain. L'ennemi cesse ses attaques par suite de l'énormité de ses pertes et s'organise devant nos positions ; une nouvelle ligne blanche court parallèlement à la notre. Le front se stabilise.


Source : Historique du 21e Bataillon de Chasseur à Pied, Librairie Chapelot, 136 Boulevard Saint-Germain, Paris, Imprimeries Réunies de Nancy. Nancy, Paris, Circa 1920
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11 novembre 1918 (71)

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405e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 10 juillet 1916

Principaux combats du 405e R.I.

1915 Vimy
1916 Fleury Bois de Vaux-Chapitre (21-23 juin)
1918 Champagne

406e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 août 1916

Principaux combats du 406e R.I.

Le 406e n’est pas répertorié dans La guerre racontée par les combattants

407e R.I.
11 – L’Armistice est signé !
Le Regt est cité à % de l’Armée pour les affaires de Champagne

Principaux combats du 407e R.I.

1915 Vimy
1916 Fleury Bois de Vaux-Chapitre (21-23 juin)
1918 Folembray Coucy-le-Château Quincy (6, 7, 8 avril) Amblény Dommiers Cutry (3, 4-8 juin) Sainte-Marie-à-Py (26 septembre) Hundling-Stellung (25 octobre)

408e R.I.
11 Novembre – Mouvement du Régiment
E.M., C.H.R. et 3e Bon : Chatillon s/Bar
2e Bon : Ferme St Denis (1330 m N.O. de Chatillon)
1er Bon : Noirval
Itinéraire : La Cassine Sauville Le Chesne
Arrivée au stationnement : 16 h 50

Principaux combats du 408e R.I.

1916 Vaux Tavannes Eix (8-11 mars) Vermandovillers (17 août)
1917 Cote 304 (juillet-août)
1918 Chatillon-sur-Marne (30 mai) Bois de Courton (15-18 juillet) Marfaux (20 juillet) Plateau de Soudans (29 septembre) Vouziers (13 octobre) Plateau des Alleux (3 novembre)

409e R.I.
11 Novembre – Le 409, continuant son mouvement vers l’arrière vient cantonner au Kavalier Lager, au Blockaus Lager, au S de St Remy le Petit.
En route, il apprend que par ordre du Maréchal Foch, les hostilités cessent sur tout le front à partir de 11 heures : Armistice
Pertes : Néant

Principaux combats du 409e R.I.

1917 Chemin des Dames (16 avril-5 mai)
1918 Grivesnes Bois de Montgival Thory (4 avril) Attaque entre Somme et Oise (8 août) Saint-Quentin (20 septembre)

410e R.I.
Le JMO en ligne est manquant du 1er janvier 1917 au 11 novembre 1918

Principaux combats du 410e R.I.

1915 Offensive du 25 septembre Ville-sur-Tourbe Bois d’Heuzy (Bois d’Hauzy)
1916 Verdun Bras Louvemont Thiaumont (27 mai-14 juin)
1917 Offensive de l’Aisne (16 avril)
1918 Folembray Coucy-le-Château Quincy (6, 7, 8 avril) Amblény Dommiers Cutry (3, 4-8 juin) Sainte-Marie-à-Py (26 septembre) Hundling-Stellung (25 octobre)


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mercredi 9 décembre 2009

Le 152e RI dans LA SECONDE BATAILLE DE LA MARNE

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LA CONTRE-OFFENSIVE
Saint-Gengoulph, la Grenouillère, le Bois du Chàtelet (18-25 juillet 1918)
...
Du Clignon jusqu’à la Vesle Et de l'Yser jusqu'à l'Escaut,
Pour eux chaque nouvel assaut Est une victoire nouvelle.
(Chant du régiment.)

Certes, il y avait de quoi se réjouir. La France avait été à deux doigts de sa perte. Une fois de plus, elle venait d'être sauvée. Mais la situation restait inquiétante. Jamais, depuis le mois d'août 1914, les Boches n'avaient menacé Paris d'aussi près. Et quand on comparait le nouveau front au front de 1917 on ne pouvait s'empêcher de trembler. De l’œuvre de la Marne, de l’œuvre de la Somme, de l’œuvre du Chemin des Dames, il ne restait plus rien. Les Boches ne s'étaient pas contentés de reprendre le terrain que de­puis quatre ans, au prix de quels sacrifices ! les armées alliées leur avaient arraché lambeau par lambeau, ils avaient infligé à la célèbre théorie de l'inviolabilité du front un cinglant démenti, et réalisé en quelques semaines une avance de plus de 50 kilomètres.

Le 15-2 au retour de Belleau, songeait au passé, à Cléry, à Sailly, à Vauclerc. Il songeait surtout à l'avenir. Les Boches laissaient entendre qu'ils multiplieraient leurs atta­ques. Que le désastre du Chemin des Dames se renouvelât, et c'était la prise de Paris, la défaite complète, la paix hon­teuse, la disparition de la France. Et ces hommes,, que la perspective de la mort n'avait jamais effrayés, étaient épou­vantés à la pensée que la Patrie pût mourir. Ce qui les préoccupait, ce n'étaient pas les risques qu'ils allaient pro­chainement courir, mais les risques mêmes de la France.

Préoccupation généreuse, inquiétude féconde, qui devait les décider à consentir joyeusement les nouveaux sacrifices qu'on allait être forcé de leur demander.

Ainsi le séjour à Méry, puis à Moitiébard, fut-il moins une période de détente qu'une période de méditation. Lorsque, le soir venu, du haut des terrasses de Moitiébard, les hommes regardaient la Marne, lorsqu'ils suivaient les harmonieux lacets de l'incomparable vallée, lorsqu'ils con­templaient les collines boisées qui s'étageaient à l'horizon et les jolis villages accrochés à leurs pentes, les hommes méditaient. Était-ce pour les récompenser de leur héroïque résistance à Belleau qu'on les retenait sur les bords de la Marne ? Non, certes. S'ils étaient là, c'était parce que pour la seconde fois, la Marne était menacée, et que l'en­nemi se préparait à marcher sur Paris. S'ils étaient là, c'était parce que l'on comptait sur eux pour interdire aux Boches le passage de la rivière et défendre ainsi la clef de la capitale. Tu n'étais pas seulement pour eux, ô Marne, le joyau qu'on admire. Tu étais en plus le trésor convoité par l'ennemi. Tes admirateurs étaient aussi tes gardiens. Que de gauches, mais de jolis serments d'amour, que de troubles, mais de puissantes protestations de fidélité tu dus entendre, tandis que grondait, proche et menaçante, la grosse voix des canons allemands

Le 15-2 était en ligne devant Brumets (Aisne) lorsque les Boches déclenchèrent leur troisième offensive. On se sou­vient de l'énergique résistance de l'armée Gouraud et du retentissant échec que les Allemands subirent devant Reims et devant Dormans.

Le 17 juillet, alors que le 15-2 s'apprêtait à être relevé, un contre-ordre brusque arriva. Le 15-2 resterait sur place. Pourquoi ? On ne devait pas tarder à connaître les raisons de ce contretemps. Jamais offensive de grand style n'avait été tenue si secrète. Était-elle décidée depuis longtemps ? Était-elle au contraire une riposte improvisée à l'offensive allemande du 15 juillet ? Toujours est-il que, le 17 au matin, personne au 15-2 ne se doutait de rien, et que, le 18 à la première heure, le régiment prenait part à la victorieuse offensive des Xe et VIe armées, offensive qui devait, on le sait, rejeter les Allemands de l'autre côté de la Vesle, nous rendre l'initiative des opérations et marquer pour l'ennemi le commencement du déclin.

L'ordre du jour du Maréchal Pétain disait en substance
« Les Boches ont réussi deux fois à percer notre front. Pourquoi ne réussirions-nous pas à notre tour à percer le leur ? » - Oui, pourquoi ? Cette question, les poilus du 15-2 se la posaient. Il n'y avait pas de raisons pour que les Fran­çais, qui avaient égalé les Boches dans la guerre de posi­tions, leur fussent inférieurs dans la bataille de rupture. Persuadés qu'ils réussiraient, décidés à prendre sur l'ennemi une éclatante revanche, les poilus du 15-2 partirent à l'as­saut le 18 juillet, avec une fougue endiablée. Les obus avaient beau pleuvoir, les balles de mitrailleuses siffler, les hommes avançaient quand même, et dans un ordre parfait escaladaient les pentes de Saint-Gengoulph. Le premier objectif fut rapidement atteint. Jamais le 15-2 n'avait effectué un pareil bond. En une heure il avait réalisé une progression de 3 kilomètres, tué ou fait prisonniers tous les Boches qui résistaient, pris de nombreux canons de cam­pagne. Le but était atteint. L'ennemi, frappé au défaut de la cuirasse, surpris, culbuté, avait été obligé de se replier. Le 3e bataillon, que ce succès inespéré avait grisé, aurait voulu, malgré ses pertes, continuer à talonner les Boches. Il reçut l'ordre de s'arrêter. Il fallait attendre, avant de reprendre la marche en avant, que l'artillerie se déplaçât, l'artillerie lourde surtout, et que tous les services de l'ar­rière fussent en mesure de fonctionner utilement. Ce n'est que le 30 juillet que l'offensive reprit.

Ce fut le tour du 2e bataillon. Les Boches avaient pro­fité de ce répit pour organiser devant la Grenouillère une ligne de défense solide et hérissée de mitrailleuses. Cette ligne était tenue par des arrière-gardes qui avaient reçu l'ordre de tenir le plus longtemps possible et de se faire tuer sur place. Pendant ce temps, les Boches espéraient pouvoir se réorganiser, voir clair, choisir un terrain d'attente, surtout sauver leur matériel. Le 2e bataillon, dont le jeune capi­taine Piard-Deshayes venait tout récemment de prendre le commandement, attaqua la Grenouillère le 20 juillet au point du jour. Il fut accueilli par une véritable grêle de balles. Les arrière-gardes allemandes exécutaient froide­ment leur consigne. Dès le départ, le 2e bataillon subit de terribles pertes. Mais il était entraîné par un jeune officier pour qui le danger n'existait pas. Le 2e bataillon suivit son chef. Les hommes voyaient d'ailleurs les mitrailleurs alle­mands qui leur tiraient dessus. Si plus tard ils devaient rendre hommage à ces braves qui se savaient sacrifiés, mais qui faisaient quand même leur devoir, les poilus du 2e ba­taillon n'avaient à ce moment qu'un but, venger les cama­rades et se débarrasser d'adversaires gênants. Le 2e bataillon s'empara de la Grenouillère et des mitrailleuses qui la dé­fendaient. Le 20, au soir, le contact était perdu. Lés Boches s'étaient repliés, sans doute sur de nouvelles positions. Dès le 21, la poursuite reprit. Le régiment était en deuxième ligne. Ses trois bataillons marchaient l'un derrière l'autre en formation articulée. Cela rappelait les manœuvres du temps de paix. Jamais depuis la guerre, le 15-2 n'avait eu l'occasion de faire une telle marche d'approche. C'était bien la guerre de mouvement, et la guerre de mouvement offen­sive. Le moral du régiment, inutile de le dire, n'avait jamais été aussi élevé.

Le 22 au matin, le 1er bataillon (capitaine Blondel) pre­nait l'attaque à son compte. Il était chargé de dépasser le 133e régiment d'infanterie, qui avait été arrêté le 21, le long de la route de Soissons à Château-Thierry. Le Boche manœuvrait à merveille. Contraint par la foudroyante of­fensive du 18 juillet à battre en retraite, il essayait par des résistances intermédiaires où il employait peu d'hommes, mais d'énormes moyens de feux- artillerie et mitrailleuses - de gagner du temps pour évacuer son matériel, grouper ses réserves et s'organiser solidement de l'autre côté de la Vesle. Le temps pressait donc, et coûte que coûte il fallait progresser. Le 22 et le 23 juillet, le 1er bataillon fut aux pri­ses avec les innombrables mitrailleuses dont les Boches avaient savamment garni les lisières du bois du Châtelet. L'artillerie était impuissante à les démolir toutes. Chaque fois qu'une vague sortait et s'approchait des lisières, elle était impitoyablement fauchée. Des compagnies entières disparaissaient, telle la 3e compagnie, toujours commandée par le capitaine Flottes, et qui devait laisser devant le bois du Châtelet plus de 60 cadavres ! Mais le ler bataillon vou­lait sa part de gloire. Ce ne fut pas la moins belle. Les hommes du 1er bataillon, grâce à leur ténacité, à leur mépris du danger, à la volonté d'aboutir, enlevèrent le bois du Châtelet.

Le 24 au soir, le 3e bataillon, avant-garde du régiment, occupait la lisière nord du bois de Beuvardelle. Les Boches s'étaient tout à fait ressaisis. Le rétrécissement de leur front leur permettait de faire sur les avant-gardes françaises de violentes concentrations d'artillerie. Déjà le 15-2 devant la Grenouillère, et surtout dans le bois du Roi, avait eu à souffrir du bombardement ennemi. Ce bombardement devait revêtir dans le bois de Beuvardelle le caractère d'un véritable tir d'écrasement. Pendant toute la nuit du 24 juil­let et toute la journée du 25, les 77, les 105, les 150, arro­saient systématiquement la lisière nord du bois. A chaque rafale, c'étaient d'horribles cris, des plaintes lugubres, dès appels déchirants. Les hommes n'avaient pas encore eu lé temps de se creuser des trous. Ils étaient serrés les uns contre les autres, blottis derrière des troncs d'arbres, couchés le long d'étroits fossés. Le colonel Meilhan, qui avait installé son P. C. en première ligne, était au milieu d'eux, avec toute sa liaison et un peloton de l'escadron divisionnaire. Sans arrêt les obus tombaient. Ils décapitaient les arbres, éventraient les chevaux, projetaient contre les branches des morceaux sanglants de chair humaine. Le colonel Meilhan, assis au fond d'un petit trou creusé à la hâte, et recouvert d'une seule toile de tente, écrivait, dictait, au milieu des cadavres Le commandant du Bourg, depuis Sailly, ne s'était pas trouvé à pareille fête. Pas de sape, pas même de trous d'obus le maximum de danger. Il n'en demandait pas davantage.

Au fond, la guerre de mouvement était plus terrible, plus dure encore que l'autre. A chaque bond, tout était à orga­niser. Plus on avançait, plus les ravitaillements avaient de difficultés pour suivre, plus les blessés avaient de chemin à faire pour arriver à l'ambulance. En ligne, les hommes vi­vaient dans de petits trous individuels, n'offrant aucune protection. Pourtant les bombardements auxquels ils étaient soumis égalaient en violence ceux qu'ils subissaient dans les tranchées profondes ou sous l'abri souterrain. Tous les obus portaient. Quant aux P. C., ils devaient renoncer aux confortables installations d'autrefois. Adieu les repas à heu­res fixes, les couchettes, la machine à écrire et le téléphone ! A Beuvardelle, on mange quand on peut, il n'y a ni tables ni chaises : on mange pourtant. A Beuvardelle, on couche par terre, les uns sur les autres : on dort quand même. A Beuvardelle, on écrit les ordres au crayon, sur de petits chif­fons de papier : les ordres arrivent. A Beuvardelle, on est obligé d'employer la T. S. F. : elle remplace avantageusement le téléphone. Quelques mois plus tôt, la chose aurait paru invraisemblable. Le 15-2, on le voit, s'est vite fait à la guerre de mouvement. Il semble même qu'il n'ait jamais fait que cela. En tout cas, il ne regrette pas toutes les commodités de la guerre de tranchées, dont il a été privé du jour au len­demain. Il est heureux de pouvoir s'en passer. N'étaient-elles pas, en effet, une preuve d'impuissance, et comme un aveu de faiblesse ? Certes, la vie à Beuvardelle n'est pas commode, mais, entre cette vie et la vie de secteur, le 15-2 n'hésite pas. Beuvardelle n'est-il pas à plus de 20 kilomètres des tran­chées de départ de Brumetz ? Ne sommes-nous pas sûrs dé­sormais de gagner la guerre ? Qu'importe la souffrance ! Qu'importe la mort même ! L'horizon s'éclaircit. Les hommes voient poindre le salut. Beuvardelle est pour eux l'aurore de la victoire.

Le 25 au soir, le 13e groupe de B. C. P. relevait le 15-2 dans le bois de Beuvardelle. Le régiment était épuisé. Il avait perdu plus du tiers de son effectif. C'est pendant cette période du 18 au 25 juillet que le commandant Jenoudet, qui servait au 15-2 depuis le début de la guerre, avait pris part d'abord comme lieute­nant, puis comme capitaine, puis comme chef de bataillon, à toutes les opérations du régiment, gagné dix citations, fut atteint d'une terrible blessure qui l'empêcha de célébrer avec le régiment les fêtes de la victoire.

A la suite de ces dures journées, le 15-2 fut cité pour la sixième fois à l'ordre de l'armée. Il conservait toujours son avance sur tous les autres régiments métropolitains. Il avait obtenu le premier la fourragère verte et la fourragère jaune. Le premier encore, il obtenait la fourragère rouge.

Cette fourragère qu'il avait payée de son sang et à la­quelle il tenait plus qu'à tout au monde, le 15-2 ne devait là recevoir solennellement qu'après l'armistice. Et de fait, de­puis le 18 juillet jusqu'au 11 novembre, le régiment ne con­naîtra plus de repos. De temps en temps il ira passer quel­ques jours dans quelque village en ruine, comme Dam­mard. Jamais plus il ne sera retiré du front. L'heure est venue de mettre les bouchées doubles. Le maréchal Foch ne laissera plus de répit aux armées alliées. Il en laissera encore moins au Boche. Ainsi, il hâtera la victoire et le retour des poilus dans leurs foyers.

Certes, le 15-2 ne se battra pas tous les jours; il faudra bien qu'il souffle. Il soufflera en secteur. Tandis que l'armée Mangin attaquera le Chemin des Dames par l'ouest, une autre armée dont fait partie le 15-2 s'accrochera à la rive sud de la Vesle, immobilisera des divisions allemandes devant elle, surveillera les mouvements de ces divisions, se tiendra prête, le moment venu, à manœuvrer à son tour. Dans la région de Fismes d'abord, puis en avant de Mont-­Notre-Dame, le 15-2 montera pendant six semaines une garde vigilante. Dans ces secteurs qui n'en sont pas, puisque tout est à organiser, tranchées, abris, boyaux, etc.... les hommes travailleront ferme, repousseront plusieurs coups de main, subiront de jour de terribles bombardements à ypérite, et de nuit des bombardements par avions, qui les empêcheront de dormir. Dans ces secteurs, le 15-2 ne con­naîtra pas de détente. Et il sera considéré comme un régi­ment au repos, capable du jour
au lendemain de participer à quelque nouvelle offensive.


Source : Historique anonyme du 152e R.I., Berger Levrault, Nancy
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les U-Boote du Kaiser

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En 1914, les sous-marins sont une arme nouvelle. Dans la marine impériale allemande, le premier (U-1) a été livré en décembre 1906. Lorsque la guerre éclate, la Kiegsmarine en aligne 28…

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Notre-Dame de Lorette sous haute surveillance

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Il y a un an, le carré musulman de Notre-Dame de Lorette était profané pour la troisième fois. Afin qu'un tel scénario ne se reproduise plus, la plus grande nécropole de France est aujourd'hui protégée par un système de surveillance ultra sophistiqué.

La suite sur Nord-éclair
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11 novembre 1918 (70)

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401e R.I.
11 9bre 1918 – (Journée de l’Armistice)
Les parlementaires sont entrés dans nos lignes vers 1 h du matin.
L’attaque doit reprendre à 6 heures.
Le dispositif du 401 est le même que pour le 10, l’axe de marche étant en principe la grande route de Salles – Chimay pour le I/401 et le chemin cote 259 – St Remy pour le III/401. Objectifs successifs :
1 – Lisières Est de Salles – cote 259
2 – Borne 59 – Sud de la cote 255
3 – Est de Chimay
A 6 heures. La D.I. téléphone le radio suivant :
5 h 45 (cinq heures quarante cinq)
Maréchal Foch à Cdt en Chef :
« Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 Novembre, onze heures (heure française) Les troupes alliées ne dépasseront pas la ligne atteinte à cette date et à cette heure. Signé : Maréchal Foch »
Le mouvement doit continuer jusqu’à onze heures.
Dès le départ la Cie d’A.G. du I/401 a été arrêtée par les mitrailleuses de la lisière Ouest de Salles mais peu après elle reprend sa marche en avant.
Vers 8 heures le 1er objectif était atteint et ordre était donné de se porter sur le 2e objectif, puis, en cas de non résistance de l’ennemi, sur le 3e objectif de façon à dépasser Chimay avant onze heures.
A onze heures nos avant-gardes s’installaient sur le 3e objectif et le Regt traversait Chimay accueilli avec enthousiasme par la population débordante de joie.
En fin de journée, les A.P. étaient maintenus sur la grande route à l’Est de Chimay de façon à établir un cordon sanitaire pour empêcher la pénétration dans nos lignes de mauvais éléments venus de l’ennemi et parer à toutes surprises. Le Régiment cantonnant à Chimay.

Principaux combats du 401e R.I.

1915 Champagne Nord de la Ferme de waques (26 septembre)
1916 Douaumont (24 octobre)
1917 Attaque de l’Aisne (5-8 mai) Attaque des Flandres (26 octobre)
1918 Moreuil (27 mars) Beuvraignes (9 août) Epine de Dallon (15 septembre-10 octobre)

402e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 5 avril 1916

Principaux combats du 402e R.I.

1915 Champagne Nord de la Ferme de waques (26 septembre)

403e R.I.
11 Novembre – Sans changement (reçu 78 h. de renfort venant du C.I.D.)
A 11 h le Régt apprend officiellement que l’Armistice est signé avec l’Allemagne.

Principaux combats du 403e R.I.

1915 Offensive du 25 septembre Ville-sur-Tourbe Bois d’Heuzy (Bois d’Haury)
1916 Verdun Bras Louvemont Thiaumont (27 mai-14 juin)
1917 Offensive de l’Aisne (16 avril)
1918 Folembray Coucy-le-Château Quincy (6, 7, 8 avril) Amblény Dommiers Cutry (3, 4-8 juin) Sainte-Marie-à-Py (26 septembre) Hundling-Stellung (25 octobre)

404e R.I.
11 Novembre – Dès le matin, le Régt doit se tenir prêt à partir. A 9 heures les unités quittent leurs cantonnements et se rassemblent sur la route au N.E. de la Guinguette à 2 km de Rocroi.
A 12 heures le Rgt suivi d’un groupe du 205 R.A.C. défile dans Rocroi devant le Général Targe et le Général Grumbach. La population très nombreuse applaudit le retour triomphal des premières troupes françaises qui entrent solennellement dans leur cité.
L’E.M, C.H.R., 1er Btn cantonnent à Rocroi.
2e et 3e Btns à Mon Grand Gea???
La Division est relevée par les Italiens.
Pertes : 2 tués, 3 blessés

Principaux combats du 404e R.I.

1915 Somme Estrées-Belloy (20 juillet) le Chandelier (1er août) Génermont Nord de Fresnes (14 octobre)
1916 Remigny Vendeuil (22 mars) Arvillers (4 avril)
1918 Flandres la Clytte (10 mai-2 juin) Oise : Ferme Porte Ferme des Loges (9 juillet) Marquéglise Ressons (10 août) Plessis-Cacheleux Lagny (28 août) Notre-Dame-de-Liesse (15 octobre)

405e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 10 juillet 1916

Principaux combats du 405e R.I.

1915 Vimy
1916 Fleury Bois de Vaux-Chapitre (21-23 juin)
1918 Champagne


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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mardi 8 décembre 2009

Convoi de ravitaillement

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Gravure sur bois de Gasperini


Source : La guerre racontée par les Généraux
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Le 152e RI dans LA SECONDE BATAILLE DE LA MARNE

DEVANT LA RUÉÉ BOCHE
Bois de Bonnes, Monthiers, Belleau, Torcy, Lucy-le-Bocage (30 mai-4 juin 1918)
A Belleau les heures sont graves. Tout cède devant Attila.
Mais le vieux, Quinze-Deux est là. La vague meurt devant ses braves. (Chant du régiment.)

Ce n'est que dans la deuxième quinzaine de décembre que le 15-2 quitta Verdun. Il devait embarquer pour la Lor­raine après un court séjour à Louppy-le-Petit (Meuse). Le 15-2 avait espéré jusqu'au dernier moment qu'on lui réser­verait quelque secteur de la Thur, et qu'il passerait le qua­trième hiver de la guerre, comme lés hivers précédents, au milieu de ses amis alsaciens. Il n'en fut rien. Ce fut dans la région le Lunéville que le 15-2 devait vivre pendant quatre mois dans l'attente de la grande offensive allemande. L'année 1918 s'annonçait comme la dernière année 'de la guerre. L'inquiétude était grande chez les Alliés. Ils savaient qu'ils ne seraient pas en mesure de passer à l'offensive avant que l'armée américaine fût au point. Par contre, le Boche, qui avait hâte d'en finir, était bien décidé à profiter de la défection russe pour prendre, avant l'arrivée de l'armée Per­shing, une vigoureuse offensive sur le front anglo-français. La question était de savoir sur quelle partie du front il dé­clencherait ses attaques massives. Les avis étaient partagés. La prudence conseillait en tout cas de redoubler partout de vigilance et d'activité. Le 15-2 aurait pu couler des jours heureux, dans le secteur relativement calme de la forêt de Parroy. Le 15-2 fit au contraire comme si ce secteur de Lorraine, négligé depuis le début des hostilités, et qui n'a­vait été le théâtre que de quelques coups de main sans importance, devait recevoir le terrible choc. Les organisa­tions défensives, d'ailleurs assez précaires, étaient presque exclusivement, limitées à la première ligne. Les abris, tout en superstructure, n'offraient aucune sécurité. Certes, les projets ne manquaient pas ni les plans. Mais la main-d'œuvre avait toujours fait défaut dans ce secteur très étendu, et les troupes qui y séjournaient étaient à peine assez nombreuses pour garnir les tranchées et en assurer l'entretien. Le 15-2 devait en quelques mois; grâce à un labeur continu, changer du tout au tout la physionomie du terrain. Tandis que les bataillons en ligne, principalement le bataillon d'Emberménil, repoussaient de violents coups de main, exécutés à la faveur de barrages a obus à gaz (le Boche multipliait ses coups de sonde sur tous les points du front, aussi bien pour tâter l'adversaire que pour l'obliger à se tenir partout sur ses gardes), le bataillon de réserve s'attelait à une be­sogne écrasante et, en quelques semaines, transformait un simple tracé en une position de soutien solide, aux tran­chées profondes, aux défenses minutieusement combinées, aux abris relativement sûrs : la position 1 bis.

Ce n'est pas en Lorraine que les Boches déclenchèrent leur première et foudroyante offensive de 1918, mais tandis qu'ils réussissaient en direction d'Amiens à percer le front anglais et à couper l'armée britannique de l'armée française, ils se livraient sur tous les points du front à une activité inaccoutumée, dans lé but évident de nous dérouter et de -nous contraindre à éparpiller nos réserves. Plusieurs jours, ils bombardèrent le secteur de Lunéville avec violence; et usèrent très largement des obus à ypérite. Le 15-2 ne bron­cha pas. De pied ferme, il attendit l'attaque. Cette attaque n'eut pas lieu. Le sort du régiment était clair. L'ère des grandes batailles commençait. Puisqu'il ne se passait rien en Lorraine, le 15-2 n'y resterait pas.

Et de fait, quelques semaines plus tard, le régiment était relevé à Marainviller par le 171e régiment d'infanterie. Avant son départ, il avait exécuté en avant de Vého un très brillant coup de main: L'honneur de cette opération habilement menée, revint à la 11le compagnie que commandait un des plus jeunes officiers du 15-2, mais un des plus braves, un brillant cavalier devenu fantassin fer­vent, le lieutenant Hervé de La Rochefordière. La 11e com­pagnie fit merveille. Le 15-2 était en forme. Il n'allait pas tarder à montrer qu'il était toujours égal à lui-même.

Quelques jours avant son départ de Marainviller, le 15-2 avait perdu le colonel Barrard. Celui-ci, nommé sous-chef d'état-major du général de Castelnau, avait brusquement quitté le régiment et cédé sa place au chef d'état-major de la 164e division, le lieutenant-colonel Meilhan.

Ainsi, le colonel Meilhan était appelé à prendre le com­mandement du 15-2 à l'heure où la bataille avait repris entre les Alliés et l'Allemagne, plus violente, plus âpre que jamais. Le colonel Meilhan mesurait d'avance la somme d'efforts qu'on allait demander en 1918 à son régiment. Il était sûr que tout le monde ferait son devoir. Mais il n'eût pas osé rêver, à ce moment, qu'il allait vivre un si splendide lendemain, conduire le 15-2 de succès en succès et avoir la joie immense et méritée de fêter avec lui la victoire. Le colo­nel Meilhan n'ignorait pas la popularité du colonel Barrard et les regrets qu'il avait laissés au régiment. Il ne tarda pas à prouver au 15-2 qu'une fois de plus on l'avait gâté, et qu'on avait mis à sa tête un chef digne de lui. Cet homme du monde, qu'on pouvait croire hautain et distant, fut, comme le colonel Barrard, l'ami du poilu, l'ardent défenseur de ses intérêts, le gardien jaloux de sa gloire. Dès les pre­miers jours, il se donna tout entier à son régiment. S'il eut quelques regrets à quitter le petit béret de chasseur dont il ne s'était pas séparé depuis le début de la guerre, ce fut avec une joie réelle qu'il arbora, dès sa prise de commandement, le képi or et rouge du` fantassin. Les lignards du 15-2 lui surent gré de ce geste. L'élégance du colonel Mailhan fit école. Le 15-2, plus fier que jamais, plus pimpant, plus alerte, conserva en 1918, malgré 'les fatigues d'une vie errante et l'absence presque totale de repos, cette allure dégagée, cette irréprochable tenue, que les Parisiens avaient admirées le 14 juillet 1917.

Comme le 15-2 se préparait à quitter son cantonnement d'Haussonville en avril 1918, une terrible épidémie de grippe s'abattit sur la 164e division et l'immobilisa plu­sieurs semaines dans la région de Lunéville. Le 15-2, après avoir échappé longtemps à l'épidémie, fut frappé à son tour Les hommes tombaient les uns après les autres, et chaque jour il fallait en évacuer un grand nombre. Mais le temps pressait, et il n'était pas possible de laisser plus longtemps inoccupée une division d'élite et de choc. Il fallut partir. Le 15-2 embarqua à Bayon. Quand il arriva dans l'Oise, après deux journées dé chemin de fer, il dut laisser surplace un nombre considérable de nouveaux « dingués » (c'est ainsi qu'on appelait les fiévreux). L'état sanitaire du régi­ment était inquiétant. Pendant trois jours, le 15-2 dut effec­tuer par une chaleur accablante de longues et pénibles mar­ches. A chaque étape, il laissait du monde. Serait-il engagé quand même? Il le fut, et pour cause!

Comme la plupart des divisions disponibles, la 164e avait été envoyée dans la Somme. Elle devait attendre à pied d’œuvre la nouvelle offensive allemande qui, après toutes les probabilités - les Boches avaient admirablement ca­ché leur jeu - devait avoir Amiens pour premier objectif, et pour but de rejeter les armées alliées à la mer. On sait ce qui se passa. Le 27 mai, comme le régiment stationné à Aumale se préparait à faire une quatrième et dernière étape, la nouvelle se répandit brusquement de la seconde et fou­droyante avance boche dans l'Aisne. Les Allemands avaient attaqué par surprise sur le Chemin des Dames, bousculé en quelques heures les faibles garnisons qui occupaient le sec­teur, passé le canal de l'Aisne, traversé l'Aisne même par endroits. Et les communiqués qui annonçaient « un repli stratégique sur des positions solidement organisées » ren­daient cette fois un son lugubre. Il n'en fallait pas douter, la 164e serait désignée pour barrer la route à l'envahisseur. Dès le 29, en effet, le 15-2 faisait demi-tour. Les trois ba­taillons et la C. H. R. embarquaient dans la nuit, à plu­sieurs heures d'intervalle, à destination du champ de ba­taille de l'Aisne, champ de bataille qui changeait à toute heure, l'ennemi ne rencontrant sur son chemin que des résistances de fortune.

Le 30 mai, à 11 heures, le 1er bataillon du 15-2 et l'état­ major du régiment débarquaient à Neuilly-Saint-Front. Le train ne pouvait pas aller plus loin. Déjà les employés avaient évacué la gare. Les Allemands avançaient toujours. Ils avaient franchi l'Aisne, franchi la Vesle, étaient rentrés dans Fismes et dans Soissons. Ils avaient dépassé Fère-en­-Tardenois. Ils menaçaient Château-Thierry. La situation était critique et pour beaucoup désespérée. Jetées succes­sivement dans la mêlée, les divisions françaises étaient dévorées les unes après les autres. Quel allait être le sort de la 164e? Qu'allait devenir le 15-2? Neuilly-Saint-Front était sur le point d'être évacué. Les routes étaient encom­brées de convois d'artillerie, de camions-autos, de blessés et de traînards qui refluaient vers l'arrière. Spectacle lamentable, spectacle navrant, qui tirait des yeux des larmes de colère. Etait-ce la débâcle? Était-ce la défaite? Les poilus du 15-2 ne disaient rien. Bientôt les ordres arrivèrent. Il n'y avait qu'un bataillon à pied d’œuvre. Tant pis. Le 15-2 ne se reformerait pas. Il serait engagé par bataillons successifs.

Dès le 30 au soir, le 1er bataillon (commandant Marnet) se porte en avant de Bonnes. Il a pour mission de défendre coûte que coûte le bois de Bonnes. Couvert seulement à sa droite par un peloton de, l'escadron divisionnaire, il s'ins­talle en position d'attente. Tout fait prévoir que le lende­main la lutte sera vive. Devant lui, le 1er bataillon n'a plus que des groupes d'hommes sans chefs, qui retraitent en désordre. Ces hommes, en traversant nos lignes, racontent ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont fait: Le 'Boche avance tou­jours. Il est impossible de l'arrêter. Le ter bataillon rassuré par le calme et le sang-froid peu communs de son chef, le commandant Marnet, affecte dé ne pas s'émouvoir. Le Boche peut venir, il sera bien reçu. Le 31 au petit jour, le Boche est là. Il attaque une première fois, puis une seconde, puis une troisième. Chaque fois, il subit de grosses pertes et n'obtient aucun résultat. Étonnés de cette résistance, les Allemands font donner leur artillerie. Celle-ci bombarde sans arrêt le bois de Bonnes. Les poilus du 15-2 sont bien en main. Ils tiennent bon. De violents assauts à la baïon­nette sont repoussés par la 1re compagnie (lieutenant Guil­laume), avec une vigueur qui déconcerté l'adversaire. Le moral des hommes est admirable. Tout le monde comprend la gravité du moment, et personne ne veut désespérer. C'est le 31 mai, devant Bonnes, qu'un jeune sous-lieutenant nouvellement nommé, le lieutenant Cochenet, se dresse au plus fort de l'attaque, au milieu de ses hommes, et pour les encourager chante à pleins poumons le refrain du chant du 15-2. Détail qui ne manque pas de piquant, le sous­ lieutenant Cochenet chante horriblement faux. Il chante quand même, et ses hommes, ragaillardis, se battent comme des lions.

Même résistance acharnée, même imperturbable maîtrise de soi, sur le front du 2e bataillon. Ce bataillon, qui a dé­barqué le 30 au soir à Mareuil-sur-Ourcq, est en ligne le 31 au matin, à droite du bataillon Marnet. Divisé en deux' groupements, l'un commandé par le commandant Thiéry, l'autre par le jeune et brillant capitaine Piard-Deshayes, il est, comme le 1er bataillon, attaqué violemment toute la journée du 31'. Son front a plus de 4 kilomètres d'étendue. Le 2e bataillon, comme le 1er fait preuve d'une énergie et d'un esprit de sacrifice peu ordinaires.

A Bonnes, où le colonel Meilhan a installé son P. C., les renseignements manquent. On ne sait pas exactement ce qui se passe à droite et à gauche. C'est la guerre de mouve­ment, il n'y a pas de réseau téléphonique. D'ailleurs, les services du régiment sont incomplets: Les gros des pionniers et des téléphonistes fait partie du 4e train, le train de la C. H. R., et on n'a aucune nouvelle de ce train. En fin de journée, le 15-2 est rattaché à la 53e division et le colonel Meilhan reçoit l'ordre de transporter son P. C. à Monthiers.

C'est à Monthiers, à la tombée de la nuit, que le 3e ba­taillon d'abord, puis la C. H. R., après une marche de plus de 40 kilomètres, retrouvèrent le régiment. Les hommes étaient exténués, couverts de poussière, ruisselants de sueur. Était-il possible de leur demander un effort quel­conque? Apparemment non. Et pourtant il le fallut bien. Ce sont ces mêmes hommes du 3e bataillon (commandant Jenoudet) qui devaient le lendemain et le surlendemain, devant Belleau, écrire avec leur sang une des plus glorieu­ses pages de l'histoire du 15-2.

Ce n'est pas sans une émotion poignante que les survi­vants se reportent aujourd'hui à ces journées tragiques où, dans un pays charmant et jusqu'alors épargné par la guerre, ils assistèrent à ce triste spectacle de vieux paysans fuyant leurs demeures, de villages, le matin intacts, qui le soir n'étaient plus qu'un amas de ruines, de troupeaux affolés errant sur les grand'routes. Le matin du ter juin, lorsque le colonel Meilhan vint s'y installer, le coquet vil­lage de Belleau brillait au soleil printanier. Le soir, ce même village, où les Boches avaient pris pied, disparaissait dans la fumée de nos gros obus. Menacé d'être enveloppé à sa gauche, le 2e bataillon avait été obligé, dans la matinée du ter juin, de lâcher le plateau de Monthiers et de se replier sur Torcy. Sa retraite avait entraîné le reflux du 3e bataillon en arrière de Belleau.

Pendant cette rude journée, le 15-2 avait cédé du terrain. Mais il s'agissait d'un très léger recul et ce recul, le régiment l'avait effectué en combattant et dans un ordre parfait. Ce n'est pas même aux baïonnettes boches qu'il avait cédé, mais à la menace d'être tourné et pris à revers par un ennemi qui, manœuvrant à la perfection, cherchait à s'infiltrer aux ailes partout où la résistance faiblissait, où les liaisons manquaient.

Le 2 juin au matin, les Boches, qui profitaient de la nuit pour se reposer et amener leur artillerie à pied d’œuvre re­nouvelèrent leurs attaques devant le front des 2e et 3e ba­taillons. Cette journée fut pour le régiment la plus dure de toutes. Le colonel Meilhan, à qui le général Michel, com­mandant la 43e division, avait confié le commandement d'un groupement qui comprenait le 15-2, le 158 et plusieurs bataillons de différentes unités, avait passé le commande­ment du régiment au commandant du Bourg. Le comman­dant du Bourg était à la fois ravi et mécontent : ravi parce qu'il sentait plus que quiconque l'honneur qui lui était fait, mécontent parce qu'ayant un commandement, et quel commandement, il ne pouvait plus se proposer, comme il avait coutume de le faire, pour toutes les missions où l'on court le risque d'être tué.

Pendant toute la journée du 2 juin, le 2e et le 3e bataillons ne cessèrent d'être attaqués. Les Boches qui depuis le 26 mai, avaient avancé avec une extrême facilité, et qui depuis deux jours se heurtaient au contraire à une résis­tance farouche, les Boches mirent en action, le 2 juin, en plus de leur grosse artillerie, des minenwerfers de très gros calibres. Les minens s'écrasaient devant Torcy, mais les hommes du 2e bataillon ne bronchaient pas. Chaque fois que les Boches essayaient de progresser, ils trouvaient en face d'eux les fusiliers-mitrailleurs décidés, qui leur barraient le chemin. Sur le front du 3e bataillon, la bataille fut plus âpre encore. Lorsque le 2 au soir, le 2e bataillon, contraint de nouveau à lâcher pied, se replia dans la direction de Lucy-le-Bocage, et que le 158e dut céder dans le bois de Belleau à la pression des Allemands, le 3e bataillon, menacé d'être tourné à la fois à sa gauche et à sa droite, opposa à l'ennemi une résistance opiniâtre. Les 9e et 11e compagnies que commandaient deux officiers d'une rare bravoure, le capitaine Morel et le lieutenant de La Rochefordière, firent des prodiges et causèrent aux Allemands des pertes énormes. Mais tout l'honneur de cette journée revient aux héroïques mitrailleurs de la 3e C. M. (capitaine Mazuer), qui, chargés de protéger la retraite du bataillon, tirèrent jusqu'à la dernière cartouche, et furent tous tués sur place ou fait prisonniers. Le commandant Jenoudet, dont la fer­meté et le sang-froid avaient une fois de plus fait l'admira­tion de tous, pouvait être fier de son bataillon.

Le 2 juin au soir, le 15-2 tout entier se reformait en arrière de Lucy-le-Bocage. Le colonel Meilhan, qui était resté à Lucy, n'était plus protégé que par un mince rideau d'Américains. Si les Boches profitaient de la nuit pour exploiter leur succès, qui sait si Lucy-le-Bocage à son tour ne serait pas pris. Le colonel Meilhan dont l'attitude per­sonnelle et le calme réfléchi devaient rendre confiance à tous, - il était déséquipé et avait conservé son calot sur la tête, - fit appeler à son P. C. le commandant du Bourg et les trois chefs de bataillon du régiment. Coûte que coûte, il fallait défendre Lucy-le-Bocage. Le colonel Meilhan ne voulait pas, personne au 15-2 ne voulait non plus envisager un nouveau repli. Jamais le vieux dilemme « vaincre ou mourir » ne s'était posé à des hommes d'armes de façon plus impérative et plus nette. Il était impossible que le 15-2 pérît. Il vaincrait donc. Le colonel Meilhan le savait. Ses soldats le voulaient. Tant de confiance, alliée à tant de volonté, explique aujourd'hui pourquoi Lucy-le-Bocage resta entre nos mains.

Comme le colonel Meilhan préparait la défense du village la sonnerie du téléphone retentit. Le colonel prit l'appareil. Un instant son visage s'assombrit.

C'est entendu, mon général. Nous ferons pour le mieux. Le général Michel, commandant la division, venait de donner l'ordre au 15-2 de passer à la contre-attaque. Plus que quiconque le colonel Meilhan savait que son régiment était à bout de forces et que, si les hommes étaient décidés à se faire tuer sur place plutôt que de céder encore du ter­rain, les bataillons décimés, privés de la plupart de leurs cadres, n'étaient guère en mesure de mener un assaut. Le colonel Meilhan s'inclina. Il prépara avec un soin minutieux la contre-attaque qu'on lui demandait. Le lendemain 3 juin, le 15-2 dépassait la ligne des Américains et reprenait une grande partie du terrain perdu la veille.

L’œuvre du régiment était terminée. Jeté dans la ba­garre par bataillons successifs, le 15-2, pendant les journées homériques du 31 mai, du ter, du 2 et du 3 juin, avait subi le choc terrible d'un ennemi supérieur en nombre, que la victoire avait grisé. Cet ennemi, il l'avait obligé, dès le pre­mier jour, à composer avec lui. Et de fait, dès le 31 mai, le Boche n'avance plus avec la même aisance. Il se heurte à des hommes qui sont décidés à se faire tuer et qui ne déses­pèrent pas d'arrêter sa course. Il subit des pertes considérables, laisse sur le terrain des monceaux de cadavres. A son tour, il est épuisé. L'inquiétude le gagne. Il s'arrête.

La conduite du 15-2 à Bonnes et à Belleau avait été ma­gnifique. En trois jours, le régiment avait perdu près de 20 officiers et plus de 700 hommes. La récompense ne se fit pas attendre. Le général Michel obtint pour le 15-2 qui n'appartenait pourtant pas à sa division, mais dont il avait pu apprécier la valeur, une cinquième citation à l'ordre de l'armée.


Source : Historique anonyme du 152e R.I., Berger Levrault, Nancy

Mende

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Conférence sur la Croix-Rouge Mercredi 9 décembre : conférence sur La Croix-Rouge pendant la guerre 1914-1918, par Jean-Christophe Labadie (directeur des Archives départementales) , dans les nouveaux locaux du Centre d'études et de recherches, situés au 14, avenue Foch (en face de l'IUP, ancienne caserne) à côté de la Croix-Rouge, à Mende .
Pour tout renseignement : 04 66 65 24 46 ; cer48@wanadoo.f

A voir sur le Midi Libre
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11 novembre 1918 (69)

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366e R.I.
11 Novembre 1918 – Par ordre N° du Maréchal Foch Comandant en Chef des Armées Alliées les hostilités sont arrêtées à la date du 11 Novembre 1918 à 11 heures, l’Armistice ayant été signé le 11 Novembre 1918 à 5 heures.
Par ordre n° 4678 de l’ID 132 du 10 Novembre, la C.M. et Canons de 37 des R.I. de la Division sont réunis à 7 heures du matin à Huysse

Principaux combats du 366e R.I.

1915 Cotes de Meuse (26-28 février) Fresnes (7 mars)
1916 Somme Bois Etoilé Vermandovillers
1917 Cote 304 Bois d’Avocourt
1918 Le Téton Mont sans Nom Auberive (15, 16 juillet) Attaque de l’Aisne (20 août)

367e R.I.
Novembre 11 – Sans changement
Des reconnaissances à gros effectif sont envoyées à la pointe du jour et trouvent les tranchées signalées la veille, toujours fortement occupées.
8 h 10 – Reçu message téléphoné de l’I.D. 73 (N° 640)
L’E.M. Lebocq téléphone :
Armistice signé ce matin à 5 heures. Entrera en vigueur à 11 heures, (heure française). Dès maintenant plus un coup de fusil ni un coup de canon. Faire rentrer toutes patrouilles ou reconnaissances. Empêcher toutes communications avec les Allemands.

Principaux combats du 367e R.I.

1914 Troyon (12-14 septembre) Puvenelle-Beaumont Bois de Mort-Mare
1915 Bois le Prêtre
1916 Verdun Belrupt (4 septembre) la Vaux-Régnier (6 septembre)
1917 Cote 304 Bois d’Avocourt
1918 Somme : Bois de Veuilly Vinly (31 mai-8 juin) le Surmelin (15-17 juillet) Crête d’Orfeuil (4-8 octobre)

368e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 5 juin 1916

Principaux combats du 368e R.I.

1914 Troyon (12-14 septembre) Puvenelle-Beaumont Bois de Mort-Mare
1915 Bois le Prêtre
1916 Verdun
1918 Crête d’Orfeuil (4-8 octobre)

369e R.I.
11 Novembre 18 – 4e Bataillon quitte Chevennes 8 H et se porte à Parpeville où il cantonne.
5e Bataillon quitte Chevennes 8 H 30 et se porte à Parpeville où il cantonne.
6e Bataillon, E.M. et CHR quittent également Chevennes et vont cantonner à Parpeville. Mutations
Lieutenant Vermilland 24e passe à la 13e
S/Lieutenant Fleury 24e passe à la 14e
S/Lieutenant Emery 24e passe à la 19e
Lieutenant Trapand de Colombe versé au Dépôt/Mon ?

Principaux combats du 369e R.I.

1914 Troyon (12-14 septembre) Puvenelle-Beaumont Bois de Mort-Mare
1915 Bois le Prêtre
1916 Verdun Belrupt (4 septembre) la Vaux-Régnier (6 septembre)
1917 Chemin des Dames Filain (25, 26 octobre)
1918 La Bataille de Picardie

370e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 1er novembre 1917

Principaux combats du 370e R.I.

1914 La Mortagne
1915 Badonviller la Chapelotte (février-mars)
1916 Verdun Secteur de Tavannes (juillet)

371e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 2 avril 1918

Principaux combats du 371e R.I.

1914 Opérations d’Alsace
1915 Burnhaupt-le-Haut Armée d’Orient Retraite du Vardar et de la Cerna
1916 Piton 1248 (15 mars) Boucle de la Cerna (14 mai) Lignes de Koritza
1918 Cote 2150 le Kamia (10 juin)

372e R.I.
Le journal des marches manque

Principaux combats du 372e R.I.

1915 Burnhaupt-le-Haut Armée d’Orient Retraite du Vardar et de la Cerna
1916 Piton 1248 (15 mars) Boucle de la Cerna (14 mai) Lignes de Koritza
1918 Cote 2150 le Kamia (10 juin)

373e R.I.
Le JMO en ligne s’arrête à la date du 15 juin 1916

Principaux combats du 373e R.I.

1914 La Chapelotte le Ban-de-Sapt la Fontenelle


orthographe des JMO respectée

Source JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59
Source pour les principaux combats : La guerre (vécue – Racontée – Illustrée) racontée par les combattants, Aristide Quillet Editeur
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