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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mercredi 20 janvier 2010

5e Régiment de Génie

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4° 1917.
La mauvaise saison est survenue avant que notre action offensive sur la Somme ait pu nous donner la victoire. L'ennemi a pu étayer son front et se maintenir sur notre territoire ; un nouvel effort est nécessaire. Dans la partie du front choisie pour cette nouvelle offensive vont se multiplier les travaux de voies ferrées : lignes nouvelles, créations ou extensions de gares, créations de voies particulières pour les divers services, de chantiers de ravitaillements. Construction d'un réseau spécial pour l'A.L.V.F.
En mars 1917, le commandement ennemi est inquiet de la puissance sans cesse croissante de nos moyens, il sait que l'offensive de la Somme a été près de réussir ; il sent que celle qui la suivra sera formidable et il cherche à se constituer des réserves pour y parer. Pour raccourcir son front, il évacue une partie importante du territoire qu'il occupait dans la région Noyon, Lassigny, Ham, Guiscard, Chaulnes, Péronne, Bapaume ; et, dans cette zone il crée un véritable désert, y accumulant en particulier des destructions de voies de communication aussi complètes que possible. C'est l'occasion pour les unités du 5e génie qui opèrent dans la région d'un redoublement d'activité. Elles reprennent leur rôle d'avant-garde, rivalisant d'ardeur pour le rétablissement des voies et des ouvrages d'art ; et leur dévouement, leur ténacité viennent à bout de difficultés qui paraissent insurmontables.
Dès la fin de 1916, est apparue la cause de l'échec de l'offensive de la Somme. La localisation de la partie du front où apparaissait les préparatifs a renseigné l'ennemi sur le secteur où allait se produire l'offensive. Il importait donc, en vue des offensives ultérieures, d'équiper à l'avance tout notre front ; en particulier la construction de voies ferrées normales étant le plus long de tous les travaux préparatoires, devait être commencé le plus tôt possible. L'année 1917 voit l'élaboration et le commencement de l'exécution d'un vaste programme d'équipement du front en vue, soit de l'offensive, soit de la défensive.
Des lignes nouvelles sont également construites en vue de l'offensive des Flandres de juillet - août.

5° 1918.
Jusqu'à l'Armistice. - Au commencement de l'année 1918, se poursuivent les travaux d'équipement général du front entrepris précédemment.
Partout se construisent les raccordements, les embranchements spéciaux pour l'artillerie, le ravitaillement, le génie, les H.O.E., le Service routier, l'aviation. Et ce travail immense se poursuit avec d'autant plus d'activité, qu'on prévoit un effort offensif intense de la part des Allemands, qui disposent maintenant en raison de l'effondrement du front russe, de réserves considérables.
L'offensive prévue se produit à la fin du mois de mars. L'armée anglaise établie à l'est et nord-est d'Amiens, dans la région de Bapaume, Saint-Quentin, Chauny, cède sous la violence du choc. Une brèche est ouverte dans notre front ; et c'est à force de sacrifices et de vaillance que l'avance ennemie est contenue vers Villers-Bretonneux, à 12 kilomètres à l'est d'Amiens. Mais l'ennemi s'est approché assez près de ce nœud important de communications pour pouvoir y interdire par le canon tout trafic sérieux. La gare et la voie, journellement endommagées par le bombardement, ne permettent plus qu'un trafic insignifiant. C'est le transport des charbons de nos mines du nord qui va être arrêté, c'est l'interruption de la principale voie de nos importations d'Angleterre qui est imminente. Ce danger capital put être conjuré grâce à la construction d'une ligne nouvelle de 90 kilomètres (ligne Feuquieres-Ponthoile) et au doublement d'un certain nombre de nos lignes de Normandie.
D'autres lignes à but défensif furent, en outre, construites, et d'importantes améliorations sont apportées sur des lignes du P.L.M., du P.O. et de l’Etat afin de permettre leur utilisation intensive par les transports militaires français ou américains.
A la fin de mai et dans le courant de juin se produit l'avance allemande depuis le Chemin des Dames jusqu'à Château-Thierry. Cette avance gêna beaucoup nos transports car elle interceptait la ligne Paris-Avricourt, artère vitale du réseau de l'Est. Mais celle-ci put être suppléée par la ligne de Verneuil-l'Étang, Sézanne, Vitry-le-François et la ligne Paris-Troyes-Chaumont-Neufchâteau, et on ne fut pas obligé, à la suite de cette avance, d'entreprendre une ligne nouvelle de long parcours. On se borna à multiplier les embranchements pour stockage de vivres ou munitions.
A partir du 18 juillet, l'ennemi épuisé par ses efforts, à bout de réserves, ne peut plus obtenir aucun succès. Les alliés prennent l'offensive qu'ils n'abandonneront plus jusqu'à l'Armistice. Nos succès sont d'abord lents, mais peu à peu la résistance de l'ennemi faiblit et nos progrès s'accentuent ; de longs parcours de voies, des gares nombreuses sont réoccupés. Il importe au plus haut point que nos armées reçoivent rapidement les renforts, vivres, munitions qui leur permettront de poursuivre leur avance et de talonner sans relâche l'ennemi dans sa retraite. C'est la mission si désirée d'avant-garde qui incombe enfin aux unités du 5e régiment du génie ; elles la remplissent avec leur ardeur et leur dévouement accoutumés et obtiennent des résultats très satisfaisants, en égard aux difficultés que leur tâche présentait.

REMISE EN ETAT DES VOIES FERREES APRES L’ARMISTICE.

L'ennemi se sentant près d'un désastre a demandé et a obtenu l'Armistice. La victoire a enfin couronné les efforts des Alliés. Les combattants vont avoir la joie d'entrer en Alsace - Lorraine, ils vont goûter un repos et recevoir une récompense bien méritée. Mais l'ennemi dans sa retraite a multiplié les destructions. Les voies de communication, dans toute la zone des derniers combats sont détruites de fond en comble et leur réparation va demander une somme considérable de travail. Les régions libérées du joug de l'ennemi, manquant de vivres et d'abris, sont isolées, attendant impatiemment d'être desservies par le rail. Aussi la cessation des hostilités est-elle pour les unités du 5e régiment du génie l'occasion d'un redoublement d'efforts. Surtout dans la région de l'ancien front, sur le théâtre des dernières batailles on rétablit les plates-formes, on pose les rails, on reconstruit ponts et viaducs, ou on construit des déviations pour les contourner. Et c'est certainement cette dernière période qui a exigé des sapeurs de chemins de fer la plus grande somme d'efforts, le labeur le plus acharné, alors que leurs effectifs ainsi que ceux des travailleurs auxiliaires mis à leur disposition, baissaient constamment par suite de la démobilisation.
De ce qui précède, on peut conclure que chacune des années de la campagne, a présenté sa physionomie propre et a nécessité des travaux de voies ferrées d'une nature particulière. Le cadre de cette relation ne permettant pas de les énumérer tous et de les décrire en détails, on se bornera à donner, ci-dessous, quelques chiffres résumant l'ensemble des travaux exécutés au cours de la campagne, et d'annexer quelques photographies, représentant des ouvrages et travaux exécutés au cours de la campagne (ponts Henry, Marcille, B.S. ; estacades et chantiers de voies).


Source : SHD, Historique anonyme. Cote A2g3152
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