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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mercredi 3 février 2010

Le 69 R.I. dans la bataille de Verdun

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BATAILLE DE VERDUN
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COMBATS DE MALANCOURT-HAUCOURT
(Mars – avril 1916)

Après quelques jours de stationnement dans la région de Contrisson, Andernay, le régiment se met en mouvement et gagne la forêt de Hesse, par Villotte-devant-louppy, Vaudecourt, Evre, Nubecourt, Froidos, Ville-sous-Cousance, Bracourt. Il bivouaque dans cette forêt jusqu’au 29 mars, procédant à l’organisation d’une nouvelle position au sud de la route Avocourt-Esne, à l’ouest de ce village.

L’Attaque du 30 mars.

Dans la nuit du 29 au 30 mars, le régiment relève le 163e dans le secteur de Malancourt-Haucourt, sur la rive gauche de la Meuse. On est en pleine bataille de Verdun, l’ennemi cherche à s’emparer de la cote 304 et du Mort-Homme, afin de tourner Verdun par la rive gauche. Depuis deux jours il tenait la plus grosse partie du village de Malancourt et le 29, il s’était emparé des hauteurs nord et nord-est du village, et de l’ouvrage Braconot, situé au nord de la route Malancourt-Béthincourt.
Les 5e et 6e compagnies sont chargées de la défense du réduit de Malancourt. La situation de ces deux compagnies est particulièrement délicate. Le secteur est nettement dominé et pris sous les feux d’artillerie et d’infanterie du nord-est, du nord, de l’ouest et du sud-ouest. On ne trouve que des abris défectueux, des centres de résistance sans aucune liaison, des communications téléphoniques à chaque instant interrompues par le bombardement. Dès le 29 au soir, le Commandant Vannier, qui commande les centres Haucourt-Malancourt, juge la situation presque intenable.
Le 30, à 6 h 30, les Boches commencent un bombardement terrible avec des obus de tous calibres, sur Malancourt, Haucourt et leurs abords. A 13 h 30, à la faveur de ce bombardement, l’ennemi réussit à se glisser dans les ruines de Malancourt. Les 5e et 6e compagnies se défendent avec énergie, le combat est particulièrement violent autour de l’église, ou nos soldats essaient de se frayer un chemin à la baïonnette.
Pendant ce temps, trois bataillons au moins attaquaient Haucourt par l’ouest et le nord-ouest. Les 7e, 8e et 9e compagnies, qui tenaient ce village et occupaient leurs emplacements de combat depuis 13 h 30. prenaient sous leur feu les vagues d’assaut ennemies.
A 16 h 30, les combats dans Malancourt sont terminés ; ce qui reste des 5e et 6e compagnies, submergé par le nombre, après une défense héroïque, est obligé de mettre bas les armes. Vers 7 h 25, l’ennemi n’a toujours pas réussi à pénétrer dans Haucourt ; mais la situation y est critique, quelques éléments ennemis ont pu se glisser au sud du village, menaçant d’encerclement la garnison. Une contre-attaque immédiate, faite avec la liaison du 2e bataillon, sous les ordres du Capitaine Moine, réussit à arrêter l’ennemi et même à le repousser. Quelques éléments, sous les ordres du lieutenant Ravanne, le poursuivent même et parviennent à le repousser jusqu’au mamelon d’Haucourt.
Cette fois, le Boche se retire ; il renonce à s’emparer d’Haucourt, mais il garde Malancourt et une patrouille envoyée à la tombée de la nuit vers ce village y est reçue à coups de fusils et de mitrailleuses.
Dans la nuit du 1er au 2 avril, les 1re, 2e et 3e compagnies relèvent les 7e, 8e et 9e, complètement décimées dans Haucourt ; mais le Commandant Vannier conserve la mission de défendre le réduit d’Haucourt. Le régiment s’organise alors, il creuse des tranchées sous un bombardement d’une violence inouïe. Les hommes, qui se montrent d’un courage digne de tout éloge, refont chaque nuit les tranchées détruites.
Dans la nuit du 3 au 4 avril, une reconnaissance exécutée sous les ordres du Capitaine Damidaux, sur la partie sud-est de Malancourt, rapporte dans nos lignes un canon de 37 et cinquante cartouches. Elle a fait sauter avec des pétards de mélinite un canon de 47 qui, placé sous casemate blindée, n’a pu être transporté.

L’Attaque du 5 avril.

Le 5 avril, à 0 heure, l’ennemi commence un bombardement infernal sur Haucourt et ses abords ; aucune liaison n’est plus possible avec le village. A 13 heures, l’artillerie allemande allonge son tir et l’infanterie débouche en masse de tous les cotés. Les feux de mitrailleuses et de mousqueterie font merveille, les hommes sont admirables.
A 15 h 45, le Boche parvient à se glisser dans Haucourt par le nord ; mais à l’ouest et à l’est du village, les braves résistent toujours. Cependant, à 16 h 45, l’ennemi, qui a réussi à passer le ruisseau de forges au moulin d’Haucourt, se porte sur l’ouvrage Palavas et se rabat sur la lisière est d’Haucourt. La lutte s’engage avec la 2e compagnie, qui tient cette lisière ; à 17 heures, après une lutte acharnée, celle-ci succombe sous le nombre.
A l’ouest, la 3e tient toujours, mais sa situation est critique. Le Commandant Vannier donne l’ordre au Capitaine Moine de prendre quelques hommes (pionniers, liaison, etc.) et d’aller tenir une position de repli à la sortie d’Haucourt. C’est à ce moment que le combat est le plus acharné, beaucoup d’hommes sont sans fusils, ceux-ci ayant été brisés par le bombardement ; qu’importe, ils se battent quand même, avec des pelles-bêches, des pioches, des débris de toutes sortes. Une mitrailleuse, retirée de dessous les décombres et mise en batterie, fait merveille. Le boche est tenu à distance ; mais à 18 h 25 le Commandant Vannier tombe blessé d’une grenade et de deux balles à l’épaule. Quand il revient à lui, le Boche tenait Haucourt et il était au milieu d’eux, parmi des cadavres. Grâce à son sang froid et malgré ses blessures, il parvient à regagner les lignes françaises.
Dans la nuit du 5 au 6 avril, le régiment est relevé et vient cantonner à Jubécourt. Le 7, embarquement en camions à Blercourt ; débarquement à Mogneville. Du 7 au 21 avril, il cantonne dans la région de Robert-Espagne ; le régiment qui ne comprend plus que la moitié de la 7e, les 8e, 9e, 10e et 11e compagnies, et la C. M. 3, se reconstitue. Ces compagnies servent à reconstituer les compagnies détruites, et le régiment est recomplété à l’aide de renforts en majorité bretons.
Le 21, embarquement en chemin de fer à Revigny ; débarquement à Conty (somme), le 22.


Source Historique du 69e Régiment d'Infanterie, Librairie Chapelot - Paris
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