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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 6 mars 2010

Au Sudel

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Est-ce le même endroit ?
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jeudi 4 mars 2010

L'ATTAQUE DE LA MALMAISON PAR LE 31e B.C.P.

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Transporté en autos à Chaudun, le Bataillon y répète la prochaine offensive.
Le 16 octobre, il est ramené à Billy et, le 17, il gagne par fractions successives son secteur d'attaques.
Les chasseurs sont confiants.
Ils sont montés dans la nuit illuminée d'éclairs blancs et rouges ; ils ont entendu les coups assourdissants de nos pièces de 400, des canonnières, des trains-blindés ; ils ont vu dans tous les ravins, dans tous les boqueteaux, à découvert ou sous des camouflages, les batteries innombrables qui prépareront l'action 6 jours durant.
Ils croisent déjà des détachements de prisonniers.
Une partie du Bataillon est en ligne, et, du 20 au 22 octobre, il pousse des reconnaissances dans les premières tranchées ennemies, retournées et abandonnées.
Le 22, à minuit, en place dans leurs parallèles de départ, sur le Plateau des Marraines, les chasseurs attendent impatiemment le moment, déjà deux fois retardé, de se précipiter sur leurs objectifs : La Ferme de la Malmaison.
La tête du ravin de Chavignon où l'on doit s'arrêter. Deux compagnies sont en première ligne :
3e à gauche, 2e à droite ; la 4e aidée de sections "Z" (gaz) et Schilt (lance-flammes) doit nettoyer la ferme ; les compagnies de mitrailleuses échelonnées ; 5e et 1re Compagnies en réserve.
Une grande heure avant l'attaque, un bombardement violent s'abat sur nos lignes, cause des pertes, casse des mitrailleuses.
L'évènement ne se produit pas moins à l'instant fixé.
A 5 h 15, les vagues se profilent dur le terre-plein, s'enfoncent dans la nuit noire, traversent un dur barrage ennemi, puis collent au rideau de feu de notre barrage roulant que ponctuent les fusées-signaux.
Dans l'embrasement des explosions, les chasseurs ont aperçu les murs écroulés de la ferme. Franchissant en hâte le terrain chaotique, les boyaux nivelés, ils abordent la tranchée du Hérisson où ils bousculent et capturent des mitrailleurs ennemis, puis atteignent leur objectif : la Malmaison ; les compagnies de tête bordent le ravin. Dans le jour naissant, gris et pluvieux, le fanion du Bataillon flotte sur les décombres, et malgré le feu des mitrailleuses qui tirent de Montparnasse, on nettoie les abris, on organise les abords, mais la creute, sous la ferme, est vivement défendue ; plusieurs des nôtres sont déjà étendus à l'entrée ; les lance-flammes n'obtiennent pas de résultats, les sapeurs "Z" ne trouvent pas la cheminée d'aération.
Pendants ce temps, dans un ronflement sonore, passent nos obus de 400, qui continuent d'écraser les carrières Montparnasse.
L'avion de la Division, traversé par un obus, s'enflamme, atterrit et capote sur la gauche du Bataillon ; les aviateurs filent sous les rafales de mitrailleuses pendant que l'avion flambe.
On ne perd pas de vue la garnison de la creute dont les entrées sont étroitement bloquées.
Cette garnison se rend enfin à 9 h 50 ; deux compagnies de la garde, 4e Régiment "Augusta". Officiers et Chef de bataillon en tête passent devant les chasseurs, tandis que par un pigeon voyageur trouvé dans la creute, on avertit les Allemands que le 4e Régiment de la garde est tout entier prisonnier.
Au même moment, le 1er bataillon dépasse le 31e pour continuer le mouvement sur les carrières Montparnasse et Chavignon.
Jamais le champ de bataille ne fut plus animé ; de tous côtés, les prisonniers affluent à la bascule, venant de Montparnasse, ils défilent en longues colonnes ; à droite, sortis du fort de la Malmaison, ils se profilent sur les crêtes ; à gauche, où les tanks du 149e les ont délogés du bois.
Les chasseurs sont transportés d'enthousiasme.
Le nettoyage de la creute est soigneusement poursuivi.
Les 1er et 5e Compagnies gagnent les carrières Montparnasse, en soutien du 1er Bataillon.
Cette journée du 23 nous a coûté 41 tués, dont 3 Officiers et 147 Blessés.
Le 24 octobre, on s'organise ; et le 25, alors qu'on s'attendait à relever en 1re ligne, l'ordre de pousser en avant nous arriva soudain à 16 heures.
Le temps de sortir des carrières, puis le Bataillon tout entier, en colonne par un, descend face à l'ennemi vers Chavignon, par la grande route de Maubeuge.
Les chasseurs avancent au milieu des arbres abattus, des voitures, des canons brisés, des cadavres de chevaux gonflés et noirs, puis voient s'étaler à leurs pieds, la plaine marécageuse de l'ailette, le village de Bruyères ; et juste en face, entre deux collines sombres, Laon, tout proche, se dresse sur la montagne.
Surpris, l'ennemi a laissé passer les compagnies de 1re ligne (1e, 5e, 2e).
A la Sapinière seulement, elles sont prises sous un violent tir de barrage, tandis que les obus de gros calibre commencent à s'abattre sur les réserves.
On aborde Chavignon dans le fracas et la fumée des 150, on le traverse et... "En Avant...", sans souffler, les compagnies déployées partent, comme à la manœuvre, sur le sol marécageux où on s'enlise.
La 5e Compagnie et le peloton des pionniers grenadiers enlèvent le village de Bruyères malgré les mitrailleuses, capturent ou tuent les Allemands qui sortent des caves ; au mépris des groupes qui résistent encore, avec une poignée d'hommes, le Capitaine pousse jusqu'au canal et occupe le pont de l'Ecluse.
Les Compagnies des ailes, à gauche la 1re, à droite la 2e, qui a du repousser une contre-attaque, se portent à l'alignement, capturent des prisonniers ; cependant que la 5e, sautant à la gorge de mitrailleurs et de ravitailleurs qui abordent le pont, augmente d'autant le chiffre de ses prises.
Dans un superbe élan, en rase campagne, le Bataillon, à peine soutenu par quelques pièces d'artillerie, attaquant seul, en plein jour, a franchi deux kilomètres et bordé l'Alette.
Les pertes s'élèvent à 8 tués, dont un Officier, 97 blessés ; mais le chiffre des prisonniers dépasse largement 100, et 11 canons sont tombés entre ses mains.
Le 27, le 1er bataillon prend les premières lignes et le 31e revient en réserve aux carrières Montparnasse.
Relevé dans la nuit du 29 au 30, par le 410e d'Infanterie, il est enlevé en autos et va cantonner à la Chapelle-Véronges.
A Soissons, le Général Maistre, Commandant l'Armée, passe une revue à laquelle assistent les drapeaux et les fanions des unités, les Chefs de Corps, les décorés sur le Champ de Bataille.
Le 24 novembre, le Bataillon est pour la 3e fois, cité à l'Ordre de l'Armée :
" Corps d'élite qui vient de donner encore une fois la mesure de sa valeur. Le 23 octobre 1917, sous les ordres du Chef de Bataillon Clayeux, a enlevé un secteur de la première position ennemie particulièrement bien défendu - réduisant après un corps à corps de trois heures, un centre de résistance défendu par un Bataillon qui fut entièrement détruit ou fait prisonnier, prenant 13 canons dont 10 lourds et un matériel considérable. A complété son succès, le 25 octobre en effectuant une nouvelle progression au cours de laquelle il a fait, dans de brillants engagements, plus de 100 prisonniers appartenant à 4 corps différents ".


Historique du 31e Bataillon de Chasseurs à Pied, 1914-1918, Imprimerie Catala Frères, Paris
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mardi 2 mars 2010

Belfort

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Situation: square du Souvenir.
Sculpteur: Georges VEREZ.
entrepreneur: Albert LE MONNIER.
Erection 1922 – 1924
Matériaux: Pierre d'Euville.
Hauteur 11 m.
Décision: Conseil Municipal du 27 novembre 1920.
Inauguration: 30 novembre 1924.
Coût: 270 000 F.
Financement: Souscription public pour 200 000 F – Ville 50 000 F – État 15 000 F.
La subvention de l'état a été calculé en fonction du nombre de combattants résidents dans la commune qui sont morts pour la Patrie, comparé au chiffre de la population de 1914.


A l'arrière du monument la dernière strophe du poème de Jean Marc Bernard:
« De Profundis. »
« …Mais aux Morts, qui tous ont été
Couchés dans la glaise et le sable
Donnez le repos ineffable,
Seigneur! Ils l'ont bien mérité. »
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dimanche 28 février 2010

Les procédés de liaison du 23e RI au HWK

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Compte-rendu établi par le lieutenant-colonel Sohier, commandant le 23e RI, concernant les procédés de liaison employés aux attaques de décembre 1915 de l’Hartmannswillerkopf.

Les procédés de liaison employés aux attaques de l’Hartmannswillerkopf ont été les suivants :

1) Réseau téléphonique. Un réseau téléphonique reliait les bataillons au P.C. du Chef de Corps. Le Chef de Corps était relié téléphoniquement avec le Cdt de la Brigade et directement avec le central artillerie. En raison de la violence des bombardements et malgré l’emploi d’un câble armé, ces liaisons furent très précaires et ne rendirent que peu de service au moment des engagements. Plusieurs lignes furent réparées jusqu’à six fois dans la même journée. Pour que les communications aient des chances d’être maintenues il faudrait que les communications indispensables soient établies en câble armé et enterré au moins à 2 m 50 de profondeur, travail long qui devrait être compris dans les travaux de préparation des attaques au même titre que les places d’arme ou les parallèles de départ.

2) Télégraphie optique. Un poste optique avait été mis en liaison avec un autre poste optique placé près de l’observatoire d’artillerie de façon à remédier à l’inconvénient de la rupture des communications. Cette liaison, après de violents bombardements qui coupent les fils téléphoniques, est des plus utiles et a rendu de grands services. Les postes optiques pouvaient être abrités sous casemates rapprochées autant que possible des postes de Cdt des Chefs de Bataillon du front.

3) Signalisation. On a fait usage de fusées de couleur pour demander le déclenchement du tir de l’artillerie en barrage. L’emploi de ce moyen de liaison à donné lieu aux remarques suivantes :

Par temps de brouillard ou de forte pluie ces fusées sont invisibles même à distance rapprochée, à plus forte raison des postes d’observation de l’artillerie. Il est donc nécessaire que ce moyen de liaison soit doublé d’un autre mode de transmission qui ne peut être que le téléphone, sinon on se trouve à la merci d’une attaque. Cependant on pourrait adopter un signal acoustique qui ne semble pas avoir encore été utilisé couramment, par exemple des sirènes très sonores analogues à celles des autos ou même des relais de clairons faisant des appels.

4) Agents de liaison. Les agents de liaison, soldats énergiques et vigoureux, bien trempés au point de vue moral, sont encore de loin les moyens de liaison les plus sûrs. Mais les communications sont forcément très lentes et les pertes considérables sous les bombardements violents.

En résumé les moyens de liaison mis à la disposition du commandement doivent être les plus nombreux possible pour ne pas être à la merci de l’ennemi (bombardement) ou de l’atmosphère (brouillard, neige, pluie, vent).

Le téléphone demande une installation solide et longuement étudiée mais c’est encore le moyen de transmission le plus commode et le plus constant. Les signaux optiques ou acoustiques sont les seuls qui puissent fonctionner sur la ligne de feu. Ils doivent être perçus aux P.C. et retransmis par téléphone.

Enfin les agents de liaison établissent une liaison sûre mais périlleuse et lente. C’est encore grâce à eux cependant qu’arrivent toujours dans les moments de crise les renseignements ou les ordres.


Source SHD 26 N 598
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